25 septembre 2024 à 21h26 par Johan Gesrel

[VIDEO] Lot : immersion avec les pompiers du Grimp 46

Ils portent secours à des victimes dans des lieux réputés dangereux. Ces pompiers pas comme les autres appartiennent au GRIMP, le Groupe de Reconnaissance et d’Intervention en Milieu Périlleux. TOTEM a pu suivre une équipe du Sdis du Lot durant un de ses entraînements.

Opération de secours dans la vallée de Landorre à Cambayrac (46).
Opération de secours dans la vallée de Landorre à Cambayrac (46).
Crédit : Johan GESREL

Le rendez-vous est pris à une-demie heure à l’ouest de Cahors, à Cambayrac (Lot). En remontant un chemin de pierres et de grosses racines, on arrive non sans peine sur un plateau d’où se dessine la vallée de Landorre. C’est là qu’un chasseur a chuté depuis une barre rocheuse. Son corps gît au bas de la falaise parmi les chênes et les buis sauvages. Un scénario fictif mais réaliste de l’exercice souligne le lieutenant Pascal Thiveaud, responsable du Grimp du Lot :

 

"Dans la procédure habituelle, les secours locaux sont engagés. Ils arrivent uniquement avec une ambulance et n'ont pas les moyens suffisants pour accéder à la victime et la prendre en charge. Du coup, l'équipe Grimp est engagée afin d'extraire la victime du lieu où elle se trouve pour l'amener jusqu'à l'ambulance"

Analyser les lieux, décider du bon matériel de remontée

Premier arrivé sur place, le chef d'unité Étienne Brisset repère la victime. En quelques coup de crayon il dessine sur un carnet la topographie des lieux et imagine déjà les moyens matériels. À l'aide d'un talkie-walkie, le sergent-chef ordonne la liste des besoins :

"Je dois faire face à la situation et la prendre en compte dans son ensemble. Ma première réaction, c'est de déclencher une équipe de sauveteurs pour secourir la victime, faire ce qu'on appelle un abordage. Pour ça, j'ai besoin de cordes et de matériels spécifiques pour construire l'atelier qui va permettre la remontée."

 

La tête et l'adrénaline

Quelques minutes plus tard, le camion du Grimp se gare dans la vallée. On aperçoit des pompiers remonter chargés comme des mules. Les sacs peuvent peser jusqu'à 15 kilos. Sur leurs harnais pendent des mousquetons et du matériel de toute sorte pour préparer les ancrages. Une équipe se charge d’amarrer, autrement-dit fixer les cordes pour permettre aux pompiers de descendre jusqu’à la victime et ensuite la remonter en civière. Seulement voilà : où accrocher les cordes ? La roche est vite exclue car trop friable. Finalement, il est décidé d'accrocher les cordes à des chênes. Jérémy Delbecq est équipier sauveteur depuis 5 ans au Grimp :

"L'activité est physique. Le milieu périlleux et naturel c'est sympa, ça amène de l'adrénaline. C'est une activité qui sort de l'ordinaire par rapport à nos missions de pompiers classiques. Il faut bien connaître son matériel, savoir comment l'utiliser et après être efficient sur ce qu'on fait et ce qu'on met en place. Il faut bien réfléchir et s'adapter à chaque milieu."

 

Cette fois c'est bon, deux pompiers peuvent descendre sur corde jusqu’à la victime. Pendant ce temps un mâts de déport équipé d'une poulie est monté et installé près du bord de la falaise. Une main courante permet d'assurer la sécurité des pompiers qui l'installent. Une fois le dispositif prêt, la civière est envoyée en contrebas. Le chasseur, victime fictive de cette opération, est placé dans la civière. Il sera remonté à l’aide d’un treuil électrique via des cordes que les pompiers tirent en parallèle à bout de bras.

 

A la fin de l'exercice, l'unité se réunit et debriefe l'exercice du jour. Ce qu'il a manqué, ce qu'il faut améliorer, l'attitude, la technique : tout est analysé collectivement. Aujourd'hui, le Grimp du Lot compte une vingtaine de pompiers professionnels et volontaires dont deux femmes.

Reportage au sein du Grimp 46