Droits de douanes : quelles conséquences pour les entreprises françaises ?

Une déclaration d'indépendance économique. C'est comme cela que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a présenté son décret visant à imposer des droits de douanes réciproques à tous les pays qui échangent avec son pays. Les produits arrivant de l'Union européenne devraient être taxés à hauteur de 20 %. Les Etats-Unis sont le 4e marché à l'export de la France, derrière l'Allemagne, l'Italie et la Belgique, selon les douanes françaises.

Roquefort exporte 9 % de sa production vers le marché américain. Le fromage avait été confronté à une surtaxe entre 2009 et 2011. "Il y a eu des années, des baisses à 20 % et même un point bas en 2011 à moins 41 % par rapport à 1999", explique Sébastien Vignette, le secrétaire général de la confédération de Roquefort.

Interrogés il y a quelques jours sur le sujet, le responsable commercial de la société Fabié se disait plutôt serein. Installée à Saint-Julien-aux Bois (Corrèze), l'entreprise est spécialisée dans la pâtisserie surgelée pour les professionnels de la restauration et le secteur aérien. "Tout ce qui est alimentaire français garde sa place. Les tartelettes typées françaises ou les tartes comme on peut en faire en France, ils n'en produisent pas. Si les taxes de douane sont mises en place, elles impacteront peut-être les volumes. Ce sera forcément le consommateur américain qui paiera, puisque ce ne sera pas déduit de notre tarif de vente", expliquait François Ruzafa.

La filière viticole particulièrement impactée

La filière française des vins et spiritueux craint un recul d'environ 800 millions d'euros d'exportations, selon un communiqué publié suite aux annonces de Donald Trump. "Des droits de douane à hauteur de 25 à 30 %, ça reste jouable", expliquait Léa Desprat, la directrice commerciale qui gère l'export pour les vins Saint-Verny. "C'est pas confortable et cela va forcément freiner le développement, mais on peut l'intégrer. Sur tous les maillons de la chaîne jusqu'au consommateur final, on peut absorber ces taux-là". Un temps annoncée, la taxation à 200 % des alcools européens semble avoir été abandonnée.

Certains départements sont relativement protégés, comme la Lozère. Même si la vitalité de l'économie américaine pourrait avoir un impact. La demande de bois notamment varie fortement selon la croissance et si la demande américaine est forte, cela peut aider la Lozère à vendre du bois au Maroc.

Emmanuel Macron doit réunir les représentants des filières impactées ce jeudi 3 avril.