7 octobre 2024 à 23h12 par Stéphane Jacquemin

À Meymac, une nouvelle campagne de prospection a débuté

Malgré plusieurs échecs, l’objectif reste de trouver les dépouilles d’une trentaine de soldats allemands. La campagne est menée par le VDK avec le concours des services de l’État.

La campagne de prospection "de la dernière chance" a débuté à Meymac

Crédit : Totem © 2024

C’est l’opération de la dernière chance. À Meymac, une nouvelle campagne de recherches des dépouilles de soldats allemands fusillés durant la seconde guerre mondiale a été lancée ce lundi.


Les faits nous ramènent le 12 juin 1944.  47 soldats allemands, une française soupçonnée de collaboration, sont exécutés puis enterrés par la résistance, dans un bois à proximité de Meymac.


 Dès la fin des années 60, 11 corps sont exhumés par le VDK, l'organisme allemand qui gère les sépultures de soldats. Depuis le flou, jusqu'aux révélations d'un des résistants, Edmond Réveil :


 



« Le témoignage de Edmond Réveil est assez extraordinaire, » explique Etienne Desplanques, le  préfet de la Corrèze, « nous savions que les 47 soldats allemands et une personne française avaient été fusillés (…) mais ce qui était nouveau, c'était la précision de la localisation ».



La première campagne de prospection lancée en août 2023, les fouilles qui ont suivies, les recherches administratives n'ont pas permis d'avancer ni de localiser une 2ème fosse.

2 nouveaux témoignages concordants à l’origine de cette nouvelle campagne


« Il y a d’abord, celui d’un enfant, il avait 10 ans à l’époque des fouilles réalisées à la fin des années 60 » précise Etienne Desplanques, « le second témoin avait lui aussi vu les fosses alors qu'il était au service militaire, toujours à la fin des années 60. Les 2 sont assez concordants pour nous dire qu' il y a quand même des chances pour que ce soit sur le secteur que nous sondons aujourd’hui »


Ce secteur est situé à peine quelques centaines de mètres plus bas que la parcelle des premières recherches. Jusqu'à jeudi, 35 000 m² de sols vont être sondés.


 



« On utilise un géo radar, un appareil qui va envoyer des ondes électromagnétiques dans le sol pour pouvoir détecter toutes les anomalies possibles au niveau du sous-sol » explique Marine Meucci-Duly, archéo-anthropologue à l’ OnaC-VG. « On va également coupler notre recherche avec un détecteur de métaux pour pouvoir détecter tous les artefacts possibles qui pourraient être associés avec les soldats »



 


Des fouilles possibles


« Si on trouve par les détecteurs de métaux, on sait pertinemment qu'ils sont là, donc je pense qu’on enclenchera la fouille même si je ne peux pas m'avancer à la place du VDK » précise Marine Meucci-Duly. «  En revanche si c'est avec le géo radar comme le rapport met 2 à 3 mois à être rendu, on ne le saura que dans un délai assez long, mais bien évidemment, si on trouve quelque chose de scientifiquement adéquat, il y aura la possibilité d'envisager une nouvelle fouille. 



 


Cette campagne de prospection est sécurisée, elle doit se poursuivre jusqu'à jeudi.