Publié : 30 décembre 2024 à 17h23 par Hélène Gosselin
Une année 2024 marquée par un épisode cévenol intense
Retour sur la montée des eaux du Langouyrou et de l'Allier à Langogne
L'impact du dérèglement climatique et l'intensification des phénomènes météorologiques est plus que jamais palpable. Le Premier Ministre, François Bayrou est en déplacement à Mayotte ce lundi 30 décembre, deux semaines après le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'archipel et fait au moins 39 morts et 4000 blessés. Dans une moindre mesure, cette année a été marquée en métropole par des pluies intenses et des inondations. Dans les Cévennes gardoises, six personnes dont deux enfants ont perdu la vie en mars dernier en traversant des ponts submergés. Et en octobre, plus de 600mm d'eau sont tombées en 48h à la limite entre Ardèche, Gard et Lozère. Retour sur l'alerte à Langogne.
La pluie a commencé à tomber le mardi 15 octobre au soir. Un épisode cévenol classique se met en place dans un premier temps. Mais elle s'est intensifiée jusqu'au jeudi matin. A Langogne l'alerte a viré au rouge, la maire Marc Oziol se souvient.
"On a eu une première alerte le 16 octobre avec le Langouyrou, la rivière qui traverse la ville, qui a débordé très vite et c'est pour ça que j'ai déclenché tout de suite le plan communal de sauvegarde, qui m'a permis d'avoir la mobilisation des pompiers et de prévenir la population et les entrepreneurs de la zone artisanale. On se doutait bien qu'on aurait l'Allier aussi qui monterait et fort heureusement le Langouyrou est monté le 16 et l'Allier était en crue le 17 et donc on a pas eu le double phénomène en même temps, ce qui a quand même permis de limiter au mieux les dégâts."
Sur la rive gauche de l'Allier, à peine une heure plus tard la montée des eaux, les entrepreneurs constataient les dégâts.
"C'est monté très très rapidement, je suis arrivé à 12h30. L'eau arrivait à peine à la route, demi-heure après on avait 30 cm d'eau dans les bâtiments. Le garage Paris a eu pas mal d'eau dans le garage du bas. L'abattoir aussi. En 2008 il y avait un mètre d'eau partout. On n'y est pas mais on a eu peur vu ce qu'il tombe en amont. Et vu que tout arrive ici. Tous les vallons, ça vient finir chez nous."
Pendant deux jours, les écoles lozériennes ont été fermées par sécurité et le samedi, Nathalie Delattre, alors ministre en charge des relations avec le parlement du gouvernement Barnier s'est rendue sur place.
"Ça nous a permis d'évoquer des sujets autour de ces problèmes de montée des eaux, explique Marc Oziol, notamment de demander à bénéficier de ce pouvoir dérogatoire du préfet pour pouvoir intervenir en bord d'eau ou sur la rivière pour aller enlever les embâcles, des choses comme ça, ce qui va permettre d'éviter qu'on se retrouve avec des bouchons sur les rivières par exemple et de pouvoir dégager tout ça au mieux, avant la montée des eaux."
L'impact financier de la crue s'est monté à plus de 450 000€ pour la seule commune de Langogne, qui a été depuis reconnue en état de catastrophe naturelle pour ces inondations.