10 septembre 2023 à 18h00 par Johan Gesrel

Récolte de pommes du Tarn-et-Garonne : il manque encore des bras

Dans le premier verger de France, il manque encore de la main d'oeuvre pour assurer la pleine récolte des pommes. Exemple à Meauzac.

Yvon Sarraute, pommiculteur à Meauzac
Yvon Sarraute, pommiculteur à Meauzac
Crédit : Johan Gesrel

Faut-il encore le rappeler : le Tarn-et-Garonne est le premier département producteur de pommes de France. En moyenne 200 000 tonnes sont récoltées grâce à l’intervention de 20 000 saisonniers. Seulement voilà, cette année encore, il manque des bras dans les vergers. Yvon Sarraute est pommiculteur à Meauzac près des rives de l'Aveyron. Il emploie des Polonais, des Bulgares et même des réfugiés ukrainiens hébergés actuellement à Monclar-de-Quercy. Seuls manquent à l'appel les ouvriers marocains très demandés dans les vergers du département :

 

"Il y a des retards administratifs là-bas dans leur pays, ce qui retarde leur arrivée. Ils auraient dû débuter le 10 août mais on nous informe qu'ils vont passer leur visite médicale pas avant le 15 septembre... Pendant ce temps, les pommes continuent à mûrir donc ça nous pose des problèmes pour la cueillette. Actuellement, on embauche toutes les personnes qui se présentent à nous."

 

Des machines guidées par GPS pour ramasser les pommes

Si les travailleurs étrangers occupent la majorité des emplois agricoles, cela n'empêche pas les demandeurs d'emploi français de postuler. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, les conditions de travail se sont améliorées grâce à des machines qui permettent de circuler dans les rangs sans avoir besoin d'échelle, explique Yvon Sarraute : 

 

"Ce sont des machines auto-conduite. Elles marchent au GPS et ne nécessitent pas de chauffeur. Un salarié contrôle simplement la vitesse d'avancement. Pendant ce temps sur la plateforme, les ouvriers ramassent les pommes directement dans l'arbre et les mettent dans les palox. Ce système a considérablement réduit les problèmes de charge et la pénibilité au travail. Chaque machine vaut 60 000€, il faut donc en ramasser des pommes!"

 

Du volume et des prix plus rémunérateurs ?

Si la récolte a débuté de façon précoce autour du 6 août, la chaleur et le fort soleil ont aussi précipité la maturité des pommes. Pas de quoi inquiéter le pommiculteur de Meauzac :

"Après une année 2022 catastrophique, pour le moment, la saison se déroule plutôt sous de bons auspices. Seuls les vergers qui n'ont pas pu irriguer vont se retrouver avec des pommes de plus petit calibres. Concernant la demande des metteurs en marché, elle est là donc on devrait réussir à tirer les prix vers des niveaux plus rémunétrateurs."