13 novembre 2024 à 9h09 par Fanny Paul
"Le métier de paysan est en danger" : les agriculteurs débutent les actions à Aurillac
Mercosur, intempéries, situation sanitaire cristallisent les tensions.
Contre le Mercosur, les agriculteurs de la confédération paysanne du Cantal ont mené hier matin une action à l’entrée d’Aurillac boulevard Georges Pompidou. Une action sans blocage, pacifique devant les concessionnaires automobiles.
"On n’échange pas du bétail contre des voitures"
En ligne de mire des agriculteurs, la signature d'un accord lors du G 20 qui devrait se tenir au Brésil la semaine prochaine. Cet accord permettrait l'importation massive de viande sud-américaine. Stéphane Elzière porte-parole de la confédération paysanne du Cantal. "L'Europe exporte les voitures et on importe de l'élevage, quitte à sacrifier notre élevage puisqu'on est déjà auto-sufisant. En fait, on n'a pas besoin de faire rentrer plus d'animaux. D'autant plus que ces produits, sont fait dans des conditions différentes, avec même des hormones de croissance qu'on ne fait plus chez nous". La confédération paysanne refuse tout accord de libre-échange qui « sacrifie l’élevage français ».
L'éleveur laitier Stéphane Malroux n'est pas venu seul pour s'opposer à ces accords. Il a fait le déplacement avec 2 petits veaux dans sa bétaillère. "Je suis venu bien accompagné, donc on va partir sur le même principe que les accords du Mercosur, on va essayer d'échanger nos animaux contre des voitures. Donc si ce soir je repars avec une voiture, ça marche. On peut signer les accords de libre échange, mais j'y crois pas".
"Le métier de paysan est en danger"
Alain Lafon de Vitrac est venu soutenir le mouvement. Il refuse que l'élevage français soit sacrifié. "Le métier de paysan est en danger. Aujourd'hui, ça fait très longtemps qu'on lutte contre les accords de libre-échange partout et rien ne change. On est toujours mis en en 2e, 3e catégorie, et c'est dommage d'échanger des hommes contre des marchandises." Cela fait 25 ans que la Confédération paysanne dénonce la libéralisation des échanges. Elle demande l'instauration également d'un prix minimum pour assurer un avenir à l'agriculture française.
Nouvelles mobilisations
Dimanche, la ministre de l’agriculture Annie Genevard a affirmé que l'accord de libre-échange négocié entre l'Union européenne et les pays du Mercosur ne sera pas signé. D’autres actions à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et JA ont été annoncées pour le début de la semaine prochaine, le lundi 18 novembre.