La Vie en Vert : comment préparer l’après-carrière pour les rugbymen de l’USM ?

Que faire quand tout s’arrête ? Cette question, beaucoup de sportifs professionnels et notamment des rugbymen, se la sont posées trop tard. Alors pour éviter le grand vide une fois les crampons raccrochés, Jean-Claude Maillard, président de l’US Montauban, a voulu créer une structure capable d’accompagner les joueurs.

C’est ainsi, qu’en 2020 est née l’association La Vie en Vert, présidée par Jean-Luc Mateille, directeur de l’agence d’intérim MyJob.

« Les joueurs qui préparent leur après-carrière ont déjà des diplômes importants, d’ingénieur par exemple, comme pouvait le préparer Alexis Bernadet (ancien demi de mêlée de l’USM formé à Sapiac, aujourd’hui au Montpellier Hérault Rugby). Il y a 10% des joueurs qui savent déjà ce que sera leur après carrière ».

Jean-Luc Mateille

Le cas de l’ancien demi de mêlée sapiacain reste une exception. Rares sont les joueurs préparant un cursus scolaire en parallèle de leur début de carrière sportive.

« Pour la grande majorité des autres joueurs, il faut aller au-devant de leurs envies. Parce qu’aujourd’hui, un joueur de rugby est à 100% concentré sur sa carrière sportive, il n’y a pas un petit pour cent pour autre chose. Donc on leur propose des ateliers d’immersion dans des secteurs d’activités, susceptibles de les intéresser. Ça va de la police en passant par des ateliers de coiffures, tous les métiers de la logistiques… pour essayer de voir ce que pourrait être demain ».

10% DES JOUEURS SAVENT DEJA CE QUE SERA LEUR APRÈS-CARRIÈRE

La majorité des joueurs souhaitent continuer dans le domaine sportif, seulement il n’y a pas autant de place que de candidats.

« On ne leur ferme aucune porte. On leur fait rencontrer des entreprises et des clubs formateurs, pour leur permettre éventuellement d’avoir cette opportunité. En leur disant, attention, demain ça arrive vite et il faut un plan B et un plan C. »

Il en est qui suivent leur plan A, et qui le réussisse. C’est le cas de Tyrone Viiga, capitaine de l’US Montauban. Le 3^e ligne centre a reçu l’été dernier des ciseaux d’or des mains de Jean-Luc Mateille, après l’obtention d’un CAP coiffure.

« Lui était barbier en Australie, il aimerait, peut-être même sur Montauban, pouvoir couper les cheveux. Et avoir son salon de coiffure. Il passera prochainement son BEP pour lui permettre d’ouvrir son salon à termes. »

L’Australien, natif des Îles Cook, n’est pas le seul exemple de réussite de ces formations. D’anciens joueurs, mais aussi des cadres de l’actuel vestiaire ont obtenus des diplômes.

« En électricité, on a déjà formé (Simon) Augry qui est parti à Biarritz, et (Anthony) Méric en CAP électricité. On a formé des CAP maçonnerie, Steph Munoz, Fred Quercy. Et dans le monde de la coiffure on avait eu aussi un CAP avec Franck Pourteau. »

SÉDENTARISER LES JOUEURS

Le but est aussi de les sédentariser à Montauban, de leur permettre de rester dans la ville dans laquelle il se sont implantés durant leur carrière sportive.

Mais la Vie en Vert a vu plus grand, puisqu’au-delà de l’après-carrière, ce sont tous les « à-côté » qui sont aussi gérés par l’association. Avant-même l’arrivée au club avec l’accompagnement pour trouver un logement, une nounou pour les enfants, une école, et même un emploi pour les compagnes des joueurs. Jean-Luc Mateille a même embauché dans son agence d’intérim l’une d’entre-elle, toujours en poste aujourd’hui.

Mais l’association accompagne également les joueuses de la section féminine, tout comme les espoirs de l’USM. Qui peuvent rencontrer les joueurs pros, ayant validé une formation pour les inciter à anticiper et préparer l’avenir. Une manière de boucler la boucle.