Publié : 19h53 par Johan Gesrel
Colère agricole à Montauban : des plaintes et une facture salée
La manifestation agricole record de mardi soir à son revers. Des tonnes de détritus en tous genres ont été déversés principalement devant des bâtiments publics avec des dégradations. Le préfet Vincent Roberti condamne fermement ces agissements et va déposer plainte.
Les agents municipaux de Montauban ont passé la nuit de mardi et mercredi pour tout nettoyer.
Crédit : Johan GESREL
A Montauban, les opérations de nettoyage se poursuivent ce mercredi 27 novembre au lendemain de la manifestation record des agriculteurs. 150 tracteurs, 230 selon la FDSEA, venus de tout le Tarn-et-Garonne ont convergé vers la ville préfecture et ont déversé des tonnes de détritus principalement devant des bâtiments appartenant à l’État : la Préfecture, la Direction des Territoires, le centre des impôts, la MSA. Un bureau du crédit agricole et le siège du Parti Communiste du Tarn-et-Garonne ont aussi été visés.
Le Préfet et le Parti Communiste portent plainte
Aujourd'hui le préfet de Tarn-et-Garonne Vincent Roberti déplore des dégradations avec des portails enfoncés et des déversements dans les locaux ainsi que des tags visant les services de l'Etat. Il annonce qu'il déposera plainte. Jointe par TOTEM, la secrétaire départementale du PCF, Catherine Philippe, confirme avoir aussi déposé plainte :
"Vides de fond politique, ces dégradations nous paraissent être un prétexte à certains syndicats pour paraitre plus durs que les plus durs, dans un contexte d’élections professionnelles agricoles. La juste colère des agriculteurs ne peut pas être instrumentalisée par un syndicat avide de voix."
"Ce n'est que la face cachée de l'iceberg"
A Montauban, difficile d’évaluer le nombre de tonnes de déchets que la ville va devoir trier ni le coût pour la collectivité. En novembre 2023, une précédente manifestation agricole avait coûté 80 000€ au conseil départemental et des dizaines de millieurs d'euros à Montauban. Ce mercredi, son maire Marie-Claude Berly indique que la ville prendra en charge la facture mais demande aux syndicats agricoles de changer si possible de mode opératoire pour se faire entendre :
"Compte tenu de la quantité et du tonnage, nous craignons que tout ne soit pas possible à entreposer dans notre centre technique municipal. Nous avons donc demandé à d'autres collectivités s'ils avaient des endroits à nous prêter le temps d'entreposer ces déchets. Mais ce n'est que la face cachée de l'iceberg puisqu'après nous aurons un grand tri de tous ces déchets qui ne peuvent pas tous être mis en enfouissement. On a vu des tôles de fibrociments, des pneus, bref on a absolument tout ce que l'on peut trouver dans une déchetterie sauf que là c'est dans la rue."