Des centaines d’agriculteurs mobilisés à Montauban : le festival des bennes a tenu toutes ses promesses

Du jamais vu selon les agriculteurs. Plus de 500 manifestants, et plus de 200 tracteurs et bennes selon les syndicats FDSEA et JA, 150 engins et 450 manifestants recensés par la préfecture. Une chose sur laquelle autorité et syndicats peuvent s’accorder, c’est la provenance de tous ces agriculteurs, venus crier leur colère depuis tout le département, jusqu’à Montauban. Dès 18h ce mardi soir, certains axes routiers commencer à voir débarquer tracteurs et bennes, remplis, prêtes à converger vers les points stratégiques. Pour ce "festival des bennes" annoncés depuis le début de semaine.

Ce seront des bâtiments de l’Etat : la préfecture, le centre des impôts et la DDT (Direction Des Territoires). La Maison de la Région et l’ancien abattoir ont également été ciblés, tout comme les ateliers municipaux et le pont de Sapiac. Mais aussi un bureau du Crédit Agricole et le local du PCF du Tarn-et-Garonne. Des détritus ont été déversés au niveau de ces structures, et des radars de chantier ont été déposé sur le rond-point de la chambre d’agriculture dans le quartier de la Médiathèque.

« L'agriculture est fliquée en permanence. On est tout le temps contrôlé donc on a mis ces radars pour venir contrôler le travail de l'État et de la cité agricole. Aujourd'hui, il faut savoir que tous les 2-3 jours, il y a un satellite qui passe au-dessus de toutes les exploitations agricoles pour contrôler ce que font les agriculteurs. Dites-moi quelle est la seule profession qui accepte ça aujourd'hui en France ? On a des contrôles pour tout aujourd'hui. Même bientôt, quand je vais aller uriner contre un arbre, il va falloir que je remplisse une fiche, il faut arrêter. »

Damien Garrigues, président de la FDSEA 82

Le responsable syndical prévient, il ne sait pas s’il pourra retenir les agriculteurs bien longtemps si des mesures concrètes ne sont pas prises bientôt.

Une délégation a été reçue en préfecture pour rencontrer Vincent Roberti, préfet de Tarn-et-Garonne. Elle est ressortie vers 1h du matin. On ignore le contenu des discussions et les consignes qui en ont découlé. Mais la mobilisation s’est tenue jusqu’au cœur de la nuit (2h30).

De son côté la préfecture, précise qu’aucun incident majeur n’est à déplorer, mis-à-part quelques dégradations : portail enfoncé, fumier sur des façades.

Quelques 180 agents des forces de l’ordre ont été mobilisés (police municipale et nationale, gendarmerie) durant cette journée dont 120 uniquement à Montauban. Auxquels se sont joint les pompiers pour éteindre les départs de feux dans les détritus déversés.