Blocage des agriculteurs : faut-il craindre des pénuries en supermarché ?

Après l'accueil mitigé des annonces successives du gouvernement, les agriculteurs ont décidé de durcir leurs actions pour faire entendre leur colère. Cette semaine, ils s'attaquent aux grandes surfaces, qu'ils jugent responsables en grande partie de leur mauvaise rémunération. De plus en plus de supermarchés voient débarquer des agriculteurs par dizaine dans leurs rayons. Des actions souvent menées par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs.

Au Leclerc de Villefranche-de-Rouergue, les agriculteurs ont rayé les codes barres des produits non-issus de l'agriculture française, et ceux qui ne rémunère pas les producteurs au prix juste. Ailleurs, les actions sont plus musclées. A Figeac par exemple, les agriculteurs ont "sorti du magasin" ces mêmes produits.

Mais ce qui peut inquieter les consommateurs, ce sont les blocages des centrales d'achat et des entrepôts. La Confédération Paysanne appelle à multiplier les blocages sur ces points stratégiques pour les distributeurs, dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter). Ils bloquent déjà une centrale d'achat de Leclerc à Saint-Etienne-de-Montluc, en Loire-Atlantique, un entrepôt logistique d'ALDI à Cavaillon, dans le Vaucluse, et le péage de Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon, qui dessert le Parc international de Chesnes, la première plateforme logistique de France.

Alors est-ce que l'effet de ces blocages se ressent déjà dans les rayons ?

Nous sommes allés faire nos courses dans 5 supermarchés de l'agglomération de Rodez. Pour l'instant : pas de panique. Les produits de bases (oeufs, lait, farine, sucre) sont présents en quantité des les rayons. Par contre, au rayon des produits laitiers, les rayons sont moins fournis. Vous trouverez toujours des yaourts, du fromage, de la crème fraiche, mais certaines références commencent à manquer. Même constat pour la volaille, le poisson, et certaines pâtes (pâtes fraiches notamment).

Pas de rupture de stock sur un produit, mais moins de choix en terme de références, en tout cas pour le moment. Les magasins Leclerc informent d'ailleurs dans leurs rayons qu'ils rencontrent des difficultés d'approvisionnement à cause des blocages.

Mais si les syndicats continuent à bloquer d'autres entrepôts, cela pourrait vraiment impacter les rayons des grandes surfaces. Les agriculteurs de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne sont arrivés en région parisienne pour bloquer le marché de Rungis, plus gros marché agricole de France. Mais l'impact dans les supermarchés serait moindre, puisque Rungis alimente surtout les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration.

Pas de panique pour le moment, pas besoin de se précipiter dans les rayons.