18 septembre 2024 à 19h05 par Tiphaine Coulon

Un Tarnais jugé en appel à Toulouse pour soumission chimique de son épouse

L'arrêt de la cour est attendu le 9 octobre.

Le tribunal d'Albi (Tarn).
Le tribunal d'Albi (Tarn).
Crédit : Tiphaine Coulon / TOTEM

Un homme de 46 ans comparaissait ce mercredi 18 septembre devant la cour d'appel de Toulouse pour avoir agressé sexuellement son épouse après l'avoir droguée, un dossier qui a attiré l'attention dans le contexte du procès des viols de Mazan. L'arrêt de la cour dans cette affaire est attendu le 9 octobre.

Le prévenu, originaire du Tarn, est soupçonné d'avoir agressé sexuellement sa femme entre 2019 et 2022, après l'avoir droguée au préalable avec du Zolpidem, un puissant somnifère, et d'avoir filmé ces agressions. En première instance, il été condamné en juin à quatre ans de prison et trois de suivi socio- judiciaire par le tribunal correctionnel pour "agression sexuelle avec administration d'une substance à la victime et "atteinte à l'intimité" par enregistrement d'images.

La même peine a été requise lors de l'audience en appel par l'avocat général qui a considéré le jugement de première instance "totalement cohérent" avec les faits reprochés.

S'exprimant avec hésitation devant la cour, l'homme à l'allure réservée a expliqué mercredi après-midi qu'"au tout début", il avait commandé des somnifères pour "être tranquille" à la maison. Il a reconnu avoir ensuite déshabillé et caressé son épouse endormie. "Je contrôlais rien à la maison, à ce moment-là, j'avais l'impression de contrôler quelque chose", a-t-il dit. "Ce que je lui ai fait subir est horrible. Sur le moment je me suis dit qu'elle ne le savait pas (...) Je comprends qu'elle soit en colère et qu'elle ait du dégoût envers moi", a-t-il ajouté.

Selon son avocate, en dépit du point commun de la soumission chimique, le dossier de son client n'est pas comparable avec le procès dit des viols de Mazan en cours devant la cour criminelle du Vaucluse, où Dominique Pelicot est accusé d'avoir drogué sa femme aux anxiolytiques pour ensuite la violer et la faire violer par des dizaines d'hommes recrutés sur internet.

Le prévenu jugé à Toulouse "n’a malheureusement trouvé que ce moyen pour essayer d’avoir un contact physique" avec son épouse, selon son avocate qui a ajouté: "il n’y a pas de viol, pas de tentative de viol, juste des caresses".

Les faits avaient été découverts à l'occasion d'une audition de l'épouse dans le cadre d'une autre affaire, le viol d'une prostituée pour lequel le mari a finalement écopé de trois ans de prison dont un avec sursis probatoire. L'épouse avait évoqué des malaises, retrouvé la trace dans les mails de son mari des commandes de somnifères et déposé plainte contre lui au printemps 2023.

(Avec AFP).