20 août 2024 à 15h00 par Fabien Taccard-Blanchin

Un métier unique en France : il crée les outils pour réparer les instruments à vent

Le Tarn-et-Garonnais Emmanuel Saraïva, alias « l’Atelier d’Octave », est réparateur d’instrument à vent depuis 1998. L'autre pan de son métier, c'est la création d’outils nécessaires à ces réparations. Une niche, qui l’amène jusqu’à la Grande Exposition du Fabriqué en France, en octobre, au palais de l’Elysée.

Emmanuel Saraïva, réparateur d'instrument à vent et créateur d'outils
Emmanuel Saraïva, réparateur d'instrument à vent et créateur d'outils
Crédit : FTB - TOTEM

 

Emmanuel Saraïva est un passionné. Il pourrait parler de son métier pendant des heures, expliquer comment enlever la bosse d’un saxophone malmené, ou changer un tampon de cuir sous les touches des instruments à vent, ayant subi les affres du temps. Pour mener à bien ces réparations, Emmanuel, ou son entreprise « l’Atelier d’Octave », se creuse les méninges. Et invente régulièrement des outils. Il en a aujourd’hui près de 800, proposés dans son catalogue.

Pour cela, il s’est installé depuis 4 ans à Montalzat (Tarn-et-Garonne), à mi-chemin entre Montauban et Cahors, là où la plupart de ses clients résident. Car Emmanuel Saraïva exerce en réalité ce métier de réparateur, comme celui de créateur des outils nécessaires, depuis 1998. Il a donc acquis avec le temps, toutes les machines nécessaires, comme un tour mécanique, une fraiseuse, etc… Un véritable atelier, situé chez lui, juste à côté de son petit bureau où il répare ensuite avec minutie les instruments de musiques.

Emmanuel Saraïva montre comment on installe in tampon en cuir sur un saxophone
Emmanuel Saraïva montre comment on installe in tampon en cuir sur un saxophone
Crédit : FTB - TOTEM

 

L’une de ses créations, qui date déjà de plusieurs années, ce sont « les pierres à surfacer les cheminées » de saxophone. Elles permettent de mettre à niveau ces orifices, pour pouvoir ensuite changer les tampons de cuir présents sous les touches de l’instrument. Ces derniers, qui s’usent notamment par la montée en température lorsque l’on souffle dans le saxophone, mais aussi par la présence d’humidité, sont également installés par une pince créée par Emmanuel Saraïva.

C’est cette invention qui a amené « l’Atelier d’Octave » à être sélectionné pour participer à la 4ème édition de la Grande exposition du fabriqué en France. Le but est de mettre à l’honneur les entreprises, les artisans, les producteurs, les industriels et les associations engagées dans une démarche de fabrication française. Il sera donc le représentant du Tarn-et-Garonne, avec Villery &Boch, pour leur receveur de douche « le Valence ». Rendez-vous pour lui et les 121 autres lauréats, choisis parmi 2.200 dossiers de candidatures, à la mi-octobre au palais de l’Elysée.

 

MUSICIENS, ÉCOLE DE MUSIQUE OU GARDE RÉPUBLICAINE COMME CLIENTS

Sa clientèle, tant pour réparer que vendre, sont bien évidemment des musiciens, aussi bien amateurs que professionnels. Mais aussi des écoles de musiques, ou des réparateurs, comme de grandes maisons, à l’instar de la très renommée Henri Selmer. Ou plus récemment la garde Républicaine pour fournir des outils de débosselage de cuivres. L’année dernière encore, il a reçu une commande de la garde présidentielle du Cameroun. Cela s’explique non seulement par le fait qu’il soit le seul en France à faire ce métier, mais aussi et surtout parce qu’ils ne sont plus que 3 dans le monde. Un véritable artisanat d’art.

 

Site internet de l’Atelier d’Oscar à retrouver ici.