"Solution finale pour Marine Le Pen" : les réactions aux déclarations de Jean-Philippe Chartier

Les réactions se multiplient en Aveyron après les déclarations de Jean-Philippe Chartier. Le représentant départemental du Rassemblement national n'a pas hésité à utiliser l'expression "solution finale" dans le communiqué dans lequel il réagissait à la condamnation de Marine Le Pen.

L'association pour la mémoire des déportés juifs de l'Aveyron n'a pas tardé à réagir. "Chassez le naturel, il revient au galop", écrit l'association. "En usant de cette formule de triste mémoire, ce responsable politique se déshonore et piétine la mémoire des femmes, des hommes et des enfants Juifs qui ont été exterminés par les nazis y compris dans notre département, avec la complicité du régime de Vichy", poursuit le communiqué. Le président de l'association, Simon Massbaum, indique aussi que l'association se réserve "le droit de procéder à toute action qu'elle jugera nécessaire contre le représentant de ce parti".

La réaction des députés aveyronnais

Le député de la troisième circonscription de l'Aveyron, Jean-François Rousset estime lui que "ces mots, dans le cadre d’une expression politique contemporaine, de la part du représentant d’un parti qui pensait s’être normalisé, témoignent qu’il leur reste beaucoup de chemin à parcourir pour nous faire oublier les postures du passé". "Les mots ont du sens et du poids" rappelle le député.

Dans un communiqué publié ce mercredi 2 avril, le député de la deuxième circonscription, Laurent Alexandre, estime qu'il "ne s’agit pas d’un « dérapage » mais d’un rappel que les liens entre l’extrême-droite et l’antisémitisme sont plus que jamais d’actualité". "M. Chartier se vantait pourtant d’apporter de la crédibilité au RN en Aveyron, en sa qualité de médecin et se voyait même ministre de la Santé", poursuit le député.

Stéphane Mazars, député de la première circonscription de l'Aveyron, écrit qu'en "tombant le masque, M. Chartier montre le vrai visage d'une extrême-droite qui n'a pas changé". Il estime aussi qu'avec ces propos, Jean-Philippe Chartier s'est disqualifié lui-même pour les municipales de 2026 à Rodez.

Des élus ruthénois font part de leur indignation, le maire de Rodez a saisi le procureur

Les élus du groupe Rodez en commun ont, eux aussi, fait part de leur indignation. "Comment, M. Chartier, dans un contexte où les actes et discours antisémites se multiplient, pouvez-vous employer le terme « solution finale » qui renferme toute l’horreur du régime nazi, qui renvoie à l’extermination de millions de Juifs et l’utiliser à propos d’une condamnation qui n’est que l’aboutissement d’une décision de justice ?", écrivent-ils dans leur communiqué. Les quatre signataires promettent aussi que les Ruthénois sauront se souvenir de ces propos au moment des élections municipales de 2026. Municipales visées par Jean-Philippe Chartier, qui a annoncé son intention de présenter une liste pour devenir maire de Rodez.

Dans un message publié sur sa page Facebook, le maire de Rodez, Christian Teyssedre, annonce avoir saisi le procureur de la République suite à ces propos, qu'il "condamne fermement".

Des réactions au niveau national

Ce mercredi 2 avril, Marine Tondelier a posté un message sur le réseau social X. "Vachement efficace le ménage de printemps du RN sur l’antisémitisme de ses cadres", écrit la patronne des écologistes.