Publié : 27 décembre 2024 à 12h00 par Johan Gesrel

Rétro 2024 : le gel de trop et l'arrachage des vignes de Cahors

Cette année 2024 a été marquée par un nouvel épisode de gel dans la plupart des vignobles du Sud-Ouest. Dans l'AOC Cahors (Lot), cette vague a touché 80% des vignes obligeant les producteurs à arracher voire cesser leur activité.

Nicolas Fournier, président du syndicat des vins de Cahors.
Nicolas Fournier, président du syndicat des vins de Cahors.
Crédit : Johan GESREL

En avril 2024, la quasi totalité du vignoble de Cahors est touchée par une vague de gel. La troisième en trois ans. Assez pour mettre à terre de nombreux producteurs qui n’ont plus de trésorerie. Le fonds d’urgence mis en place par l’État ne suffit pas. Il faut arracher. Nicolas Fournier, président du syndicats des vins de Cahors :

 

"102 dossiers ont été déposés ce qui représente 750 hectares d'arrachage dont 185 hectares correspondent à des cessations d'activité. Au final, ça correspond à une dizaine de vignerons. C'est peu par rapport à ce qu'on avait imaginé au départ."

Les vignes représentent une partie de leur vie

Pour chaque hectare de vigne arraché, 4000€ est reversé par l'Etat au vigneron. Une cellule a dû être mise en place par le syndicat de défense de l'AOP Cahors, précise Nicolas Fournier :

"Certains vignerons sont venus plusieurs fois. D'abord pour se renseigner puis pour voir s'ils allaient arracher ou pas. C'est une prise de décision très difficile, surtout pour les plus anciens pour qui les vignes représentent une partie de leur vie. Ce n'est pas une grande fierté de demander une aide pour arracher et réduire la surface."

Fusionner pour produire plus intelligement

Désormais l’appellation veut tourner la page en misant entre autres sur les vins blancs dont la réputation gagne du terrain. Un rapprochement entre l'Interprofession des Vins de Cahors chargé de la promotion des vins d'appellation et l'IGP Côtes du Lot est désormais acté. Au 1er janvier 2025, l’UIVC va devenir l’Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors et Côtes du Lot.

"On travaille sur des vins plus modernes. On doit maintenant positionner nos produits au bon endroit sans se faire concurrence et surtout ne pas faire de surproduction. La prime d'arrachage et la distillation étaient liées à cette surproduction. A nous de nous remettre à faire du raisin intelligement."