Publié : 13 mars 2025 à 19h01 par Simon Depuydt
Tarn : 39 postes menacés chez Thalès, géant français de la Défense
Dans le contexte géopolitique actuel, on pourrait penser que le secteur de la défense se porte bien, mais visiblement, pas dans le Tarn. Thalès menace de supprimer 39 postes sur son site de Terssac, près d’Albi (81), pourtant spécialisé dans les outils de simulation pour entraîner les militaires. Les syndicats alertent, avant une réunion cruciale le vendredi 14 mars.
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C'est paradoxal, le gouvernement veut investir massivement dans le réarmement de la France, dans un contexte géopolitique plus qu'incertain, pourtant des postes dans le secteur de la défense sont menacés dans le Tarn, sur le site de Thalès à Terssac, près d'Albi, spécialisé dans la création de simulation pour les forces armées.
La moitié des postes sont menacés, puisque le site ne serait pas rentable, selon la direction. Elle propose aux salariés de conserver leur emploi, mais sur les autres sites du groupe.
Pour Christian Lécluse, représentant CGT chez Thalès à Terssac, l'avenir du site est réellement en danger.
Aujourd'hui, on est 87 sur le site. Le souci, c'est que demain, si on enlève 39 personnes, on finit avec un bureau d'étude avec 12 personnes. Ce n'est pas suffisant pour arriver à honorer de nouvelles commandes, rebondir et faire en sorte que ce site se diversifie et grandisse. Nous, on veut dire non à la Gestion Active de l'Emploi définie par la direction, qui consiste à faire partir des salariés ailleurs, sur Toulouse ou sur Castres... bref sur les autres sites Thalès où il y a du travail. Mais, on veut dire oui à une autre GAE, qui consisterait non pas à déplacer les gens, mais à déplacer le travail pour le faire venir sur le site. On a du savoir-faire ici, donc on attend de nouveaux projets.
Il poursuit en alertant sur ce point : faire partir des employés qualifiés du département, majoritairement des ingénieurs ou techniciens, c'est une véritable menace pour l'emploi industriel dans le Tarn.
Autour de nous, le bassin d'emploi est sinistré, donc recaser des gens en local ça va être compliqué. Donc qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que si la direction met en œuvre cette gestion active de l'emploi, ça va être de la casse sociale. Parce que les gens qui ont fait leur vie ici dans le Tarn, qui ont tout mis en œuvre pour être bien ici, ils vont devoir tout casser, et pour des raisons économiquement stupides. Là, il s'agit uniquement de faire plaisir aux actionnaires de Thalès.
Une situation qui interpelle d'autant plus quand on sait que l'État français est l'actionnaire principal de Thalès. Un projet pour l'armée néerlandaise est lancé par le groupe, il aurait pu faire produire une partie de cette commande sur le site de Terssac (81), mais Thalès a fait le choix d'envoyer la production sur un de ses sites en Roumanie, bien plus intéressant financièrement, car la main d'oeuvre est moins coûteuse.
Une réunion décisive pour l'avenir du site est prévue ce vendredi 14 mars.