Publié : 20 mars 2025 à 13h30 par Simon Depuydt

Millau : les acteurs de la culture se mobilisent pour leur survie

La culture en France est plus que jamais menacée. Le secteur doit faire face à d'importantes coupes budgétaires, menaçant les emplois et la richesse de l'offre culturelle et artistique dans le pays.

Le théâtre "La Fabrick" à Millau (12)
Le théâtre "La Fabrick" à Millau (12)
Crédit : Simon DEPUYDT - TOTEM

Partout en France, les acteurs du secteur culturel et artistique tirent la sonnette d'alarme, et se battent pour leur survie. Plusieurs mobilisations sont d'ailleurs organisées ce jeudi 20 mars dans le pays, pour dénoncer la baisse drastique des budgets.

Le ministère de la Culture réduit son budget de 150 millions d'euros, et certaines collectivités territoriales viennent, elles aussi, couper franchement dans leur budget culturel. À l'image du département de l'Hérault, qui annonçait supprimer entièrement ses dépenses liées à la culture dans son budget 2025, alors qu'elles étaient de 12 millions d'euros en 2024. La région Occitanie baisse de moitié son budget consacré à la formation professionnelle artistique et culturelle.

De quoi révolter les artistes et techniciens du milieu de la culture, comme Kévin Perez, comédien, metteur en scène et responsable de la Compagnie Création Éphémère, une compagnie de théâtre professionnelle, qui emploie une vingtaine de personnes, basée au théâtre La Fabrick à Millau (12).

 

La culture, c'est un peu un contre-pouvoir. On est un petit peu un poil à gratter, un miroir de la société. On est là pour poser des questions, pour mettre en débat. C'est pour ces raisons-là que la culture doit continuer d'exister, c'est ce message qu'on doit porter au niveau des élus, mais aussi au niveau de la population. Il faut qu'elle se rende compte véritablement de ce qu'apporte la culture dans notre société. S'il y a moins de culture, il y a moins de partage et moins d'humanité, dans une période où on en a besoin plus que jamais, je pense.

 

L'accès à la culture bientôt réservé aux plus riches ?

Cette crainte prend de plus en plus d'ampleur, parce qu'avec les budgets réduits, Kévin Perez s'inquiète de voir la culture devenir une véritable industrie, obsédée par la rentabilité, et donc obligeant les théâtres, par exemple, à augmenter le prix des billets de façon considérable. L'offre culturelle risque aussi d'être fortement réduite à cause de ces coupes budgétaires, en particulier l'offre à destination des jeunes, qui subissent le gel du Pass Culture et voient leurs sorties scolaires menacées de suppression.

 

On prive de sorties culturelles des élèves qui, pour certains, ne vont au théâtre ou dans des lieux culturels que grâce à l'école. Quand on intervient dans des classes, on fait des petits sondages, et sur une classe de 25 élèves, s'il y en a 1 ou 2 qui y vont avec leurs parents, c'est le maximum, sinon, pour la plupart des élèves, ils y vont grâce à l'école. Donc si même l'école ne peut plus jouer ce rôle-là, on va se retrouver avec toute une génération d'enfants qui ne seront plus rentrés dans un lieu culturel.

 

Une réunion, gratuite et ouverte à tous, est prévue ce jeudi 20 mars, à 18h30 au théâtre "La Fabrick" à Millau (12), pour imaginer collectivement des actions concrètes et locales pour sauver le milieu de la culture.