Publié : 20 août 2024 à 10h43 par Fabien Taccard-Blanchin
Malgré le service de remplacement agricole, ce n’est pas toujours simple de prendre des vacances pour les agriculteurs
Le service de remplacement agricole, présent dans chaque département, permet aux agriculteurs de trouver une main d’œuvre afin de les remplacer et de prendre des jours de vacances notamment. Mais ce service souffre aussi du manque de main d’œuvre, et principalement celle qualifiée.
Jean-Jacques Verdié a pris 4 jours de vacances au mois de juillet, et puis c’est tout. Cet éleveur bovin laitier, installé à Lafrançaise (Tarn-et-Garonne) avait également prévu de partir quelques jours au mois d’aout, mais il a dû annuler ses plans.
« Déjà qu’on n’est pas un gros département d’élevage, il manque de la main d’œuvre pour l’élevage et en particulier pour le lait car c’est un peu spécifique. Il faut que la personne ait un peu d’expérience pour tirer le lait. Il n’y a qu’une personne du service agricole qui vient pour tirer le lait, il n’y en a pas d’autre dans mon secteur. Les vacances, il faut les prévoir très longtemps à l’avance, en février, mars, pour pouvoir partir. Je l’avais prévu un peu trop tard, au mois de mai ou juin, donc il était pris. Je n’avais personne alors je suis resté ici. »
"JE N’AURAIS PAS TENU 40 ANS SANS QUELQUES JOURS DE VACANCES"
Les quelques jours qu’il a pris, c’est grâce au service de remplacement agricole. Ce service permet donc de prévoir des congés, mais aussi d’être là en cas de coup dur comme un arrêt maladie, ou d’évènement plus heureux, comme un congé parental.
Pour cela, il faut être adhérent au service, et payer ensuite un forfait quotidien pour son remplacement. Si les 2 premières semaines sont déductibles des impôts, le coût est forcément à prendre en compte dans le budget de l’agriculteur. Pour autant, ces journées loin de l’exploitation sont un véritable bol d’air :
« Je ne pense pas que j’aurais tenu les 40 ans sans partir en vacances quelques jours. Au début ce n’étaient que quelques jours, maintenant c’est une semaine. Bon cette année j’en ai pris beaucoup moins, que 4 jours au mois de juillet. Je suis sorti, je suis parti en Espagne, à la frontière à Emporia Brava à côté de Rosas. On est dépaysé, c’est autre chose ! On ne pense plus aux élevages, aux vaches ! On revit un peu ! On profite avec les copains, avec toute la bande, s’amuser et se changer l’air. »