Publié : 8 janvier 2025 à 9h37 par Hélène Gosselin
Les bailleurs sociaux font-ils bien leur boulot à Fontanilles ?
La Lozère n'a qu'un seul quartier prioritaire, reconnu comme tel il y a à peine un an.
Boîtes aux lettres sécurisées, poubelles vidées régulièrement, ascenseurs qui fonctionnent... La nouvelle ministre déléguée à la Ville, a donné aux préfets trois semaines pour réaliser un état des lieux des logements sociaux dans les quartiers prioritaires. En cas de défaillance, les bailleurs sociaux risquent de se voir retirer l'exonération dont ils bénéficient sur la taxe foncière. En Lozère, un seul quartier est prioritaire. Il est situé à Mende.
Fontanilles, c'est un ensemble d'une dizaine de bâtiments construit dans les années 70, dont la majorité ne dépasse pas quatre étages. C'est le seul quartier prioritaire de la politique de la ville en Lozère et il a acquis ce statut il y a à peine un an. Près de l'école sont réunies quelques mamans.
Fontanilles c'est bien en soi, mais après quand on a on a des choses à dire, on n'est pas vraiment entendus on va dire. Moi j'ai une porte cassée en bas du hall, elle n'a pas été changée, lance la première. Il y a plein de détails comme ça, et avec le voisinage c'est compliqué.
Sa voisine reprend :
Après c'est calme, on va dire aussi Fonta. C'est convenable en fonction des prix, mais ça ne bouge pas assez. Quand on a un problème dans les logements et qu'on les appelle pour un évier bouché, ça prend du temps. Après, c'est pas insalubre non plus. Les poubelles sont enlevées régulièrement... ça va, on est bien ici quand même, on n'a pas trop à se plaindre.
Un peu plus loin, je croise Daniela, une jeune femme qui habite le quartier depuis quatre ans. Je lui demande si tout fonctionne bien, si les boîtes-aux-lettres sont sécurisées, les ascenseurs fonctionnent...
Ça dépend vraiment des gens, moi il n'y a pas de problème. Un seul bâtiment a un ascenseur, c'est la tour et je pense qu'il est souvent en panne.
Je me dirige donc vers la tour K, la seule qui possède sept étages et un ascenseur. La porte est fermée avec une clé magnétique. Un habitant m'ouvre, il est Ukrainien. Il est là depuis deux mois et me dit qu'il n'y a pas de problème grâce au traducteur du téléphone.
L'ascenseur fonctionne parfaitement. Au dernier étage, Selma me dit qu'elle s'estime privilégiée de vivre ici, mais elle n'a pas envie de parler au micro. Aucun de ses voisins non plus d'ailleurs, même si les témoignages sont positifs. A première vue, Lozère habitations n'a donc rien à craindre d'une visite du préfet.