La mobilisation contre le parc solaire Total Energie s’amplifie

Le rendez-vous était donné à 15h, mais la délégation composée d’élus et membre de l’Association Environnementale Lot Célé (AELC) a finalement été reçue bien plus tôt ce vendredi, peu après midi, par la préfète du Lot Claire Raulin. Pendant ce temps, la mobilisation s’est tenue devant la préfecture, et a rassemblé une centaine de personnes pour protester contre le projet de centrale photovoltaïque mené par Total Energie, à Tour-de-Faure, en plein cœur du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy.

A l’issue de cette réunion de plus d’une heure, une certitude : les travaux ne vont pas débuter durant ce mois de septembre. Mais l’Etat, par la voix de la préfète, reste sur ses positions. Le vice-président de l’AELC, Jean-Luc Gaffard, a pris part cette réunion.

« Peu d’évolution par rapport à la réunion qu’on avait eu le 16 janvier 2023. La préfète est toujours droite dans ses bottes, en maintenant ses assertions sur l’infaillibilité de l’Etat, et la compétence extrême de l’Etat qui ne peut se tromper. Pour elle, ce projet est toujours un bon projet, toutes les conditions réglementaires ont été respectées. Mauvais projet, pas mauvais projet, c’est un projet réglementaire. »

Jean-Luc Gaffard a tout de même souligné le refus du second projet photovoltaïque également à Tour-de-Faure, cette fois porté par Trinasolar. Avec tout de même une incompréhension, car selon AELC, ce second projet était « moins pire que le premier ».

2 RECOURS INTENTÉS

Quelques mois de répit donc, puisque c’est désormais courant 2025 que ce projet pourrait voir le jour. Mais tant qu’il y a des recours, il y aura des moratoires a fait savoir Claire Raulin. Et donc ni pelleteuses, ni tronçonneuse à Tour-de-Faure.

Actuellement, AELC a intenté 2 recours. Le premier, contre le permis de construire, qui a été retoqué. Les juges ont décidé que l’association Canopée, qui les défend, n’est pas apte à agir. Une justification fallacieuse selon Jean-Luc Gaffard. L’appel qui a suivi, a été perdu, l’affaire est donc désormais portée en cassation pour juger la forme, mais toujours pas le fond.

Le second recours, porte lui sur le permis de défricher. Également retoqué en 1^ère instance, l’appel est en cours. Les résultats sont attendus autour de fin septembre. En cas de jugement défavorable, AELC annonce d’ores et déjà vouloir se pourvoir en cassation.

« SUR LES TOITS PAS DANS LES BOIS »

De la petite mobilisation débutée il y a un an et demi, celle des 3 communes principalement concernées, le mouvement est désormais passé à l’échelon supérieur. Les élus du département ont pris position, et Catherine Marlas, vice-présidente du département du Lot, et présidente du PNR des Causses du Quercy, était elle aussi présente lors de cette réunion.

« On a rappelé qu’il était important de ne pas faire preuve de schizophrénie dans la mesure où on a un Etat qui développe une stratégie nationale des aires protégées, dont les parcs font parties, et le développement des énergies renouvelables. L’un ne peut pas se faire au détriment de l’autre. Nous ce qu’on demande, c’est que l’on soit dans du cousu main, que l’on prenne de la mesure. J’ai rappelé que l’on souhaité des projets du territoire, par le territoire, pour le territoire. Car ces marchands de soleil ne nous feront pas de cadeau au moment où il faudra payer nos notes d’électricité, on n’en profitera pas directement. Et puis il y a encore suffisamment d’espaces artificialisés à couvrir avant de dégrader des espaces naturels. »

Cette 2^ème rencontre avec la préfète a donc ce vendredi, pris une dimension presque régionale, avec la présence de Marie Piqué vice-présidente du Conseil Régional d’Occitanie.

« La région n’est pas encore engagée. Mais elle porte une ambition forte, c’est d’être à énergie positive. Ce que dit la région, c’est que pour autant il ne faut pas impacter des lieux, des sites, où il peut avoir de l’agriculture notamment. Donc pour pouvoir faire le point réellement de ce qui est en train de se produire, c’est d’avoir une rencontre dans les semaines à venir avec l’association, pour savoir quels sont les enjeux, et si la région peut, ou pas, intervenir. »

En attendant, la mobilisation continue avec un concert de HK le 19 septembre à Cajarc, pour un bal rustique populaire, afin de réunion le plus grand monde et récoltés quelques fonds. L’artiste se produire quasi gratuitement.

L'ORIGINE DU PROJET

La genèse du projet remonte à janvier 2023, quand l’ancienne préfète du Lot, Mireille Larrède, valide le permis de construire à Total Quadran, filiale de la multinationale française. Le projet : une centrale photovoltaïque de 44.300 panneaux, implantés sur 19 hectares (l’équivalent de 30 terrains de football) à Tour de Faure, en plein cœur du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy. La production d’énergie serait de 18MWc, soit l’équivalent de la consommation domestique de 13.000 personnes.

Liste des soutiens

« Dans le Lot comme ailleurs…

                                                                          … nous voulons préserver le VIVANT !

Des scientifiques nous soutiennent :

Francis HALLE, parrain d’un des 7000 arbres menacés par Total.

Botaniste reconnu mondialement, biologiste et dendrologue.                

Philippe DESCOLA

Anthropologue français, Professeur émérite du Collège de France. Il s’affirme comme militant contre l’artificialisation des sols.

Gilles ESCARGUEL

Docteur en paléontologie de l’université de Montpellier. Directeur-adjoint du Laboratoire d’Ecologie des Hydrosystèmes naturels et Anthropisés.

Didier RIGAL

Archéologue, ingénieur de recherche à l’Institut national des recherches Archéologiques Préventives, (INRAP).

Jérôme MARAN

Naturaliste, président de l’Association du refuge des Tortues (ART), centre d’éducation à l’environnement dédié à la conservation et à l’étude des tortues .

Jacques FRETEY

Naturaliste, zoologiste, herpétologue.

Thierry PELISSIE

Géologue et Président de l’association des Phosphatières du Quercy,

Laurent BOULET

Conseiller scientifique du Parc Naturel des Causses du Quercy.

Thomas BUZZI

Naturaliste, coordinateur LPO Grand Duc depuis 2014, guide nature à Marcilhac sur Célé.

Pascal POLISSET

Odonatologue. Président de l’OPIE Midi-Pyrénées,

Gilles JACQUEMIN Universitaire spécialisé en entomologie et odonatologie.

Mais aussi des personnalités du monde culturel

Etienne DAVODEAU

Auteur de bande dessinée, engagé dans la défense de l’environnement.

TROUBS

Dessinateur voyageur, attentif aux ecosystèmes des pays qu’il traverse.

Baptiste BRELET

Il a participé à l’aventure de la revue TerraEco, un des médias précurseurs dédié aux thèmes du développement durable et de l’économie circulaire.

Des personnalités issues d’Associations et des Associations

Thomas BRAIL

Fondateur du GNSA ( Groupe National  de Surveillance des Arbres)

ATMP - Association Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées – Elsa Boudy Administratrice et Rédactrice.

Georges WINTER, responsable de FNE - France Nature Environnement Occitanie Pyrénées

Association A.R.B.R.ES et son président Georges FETERMAN (professeur agrégé de Sciences naturelles, écrivain). Association  qui a créée le label «arbre remarquable» et le label «Ensemble arboré remarquable».

Loïc SANTIAGO de la Confédération paysanne de l’Aveyron, participe à l’Empaillé, revue trimestrielle fondée en 2016

Christine COUTAREL, présidente de la Ligue de Protection des Oiseaux du LOT.

Et des journalistes reconnus

Inès LERAUD Journaliste, documentariste . Célèbre par son enquête entre 2016 et 2018 sur le phénomène des algues vertes en Bretagne.

Denis CHEISSOUX, producteur d’émissions (ex.CO2 Mon amour) sur France-Inter.