11 septembre 2024 à 18h38 par Fanny Paul

Elle a fui la Nouvelle-Calédonie pour le Cantal

Lise Vaquer est arrivée de Nouvelle-Calédonie dans le Cantal, il y a un mois et demi avec quelques valises et ses enfants. Elle a choisi de fuir les émeutes du 13 mai dernier.

Valise
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Crédit : Pxhere.com

Lisa Vaquer a choisi de fuir la région après les émeutes du 13 mai dernier, à la suite d’un projet de révision constitutionnelle. Dans un contexte de crise économique, la Nouvelle-Calédonie s’embrase. Lise Vaquer nous raconte comment elle est arrivée dans le département cantalien il y a un mois et demi.

Incendies

Lise à deux enfants, et vivait en Nouvelle-Calédonie depuis presque 10 ans. Mais le 13 mai dernier, tout bascule pour elle : "Il y avait des scènes de pillage, de feu, toutes les sociétés sont parties en flammes de jour comme de nuit. C'est des bombonnes de gaz qui explosent, on ne pouvait plus rouler sur la routes, avec toutes les voitures calcinées et les pneus en feu [...] J'ai perdu mon travail, donc les charges qui s'accumulent, l'insécurité, pour l'enseignement, pour la santé, pour le travail... On a décidé de rentrer en France, sur Aurillac, qui est ma ville d'origine." Elle ne se sent même plus en sécurité dans la rue . " Là où j'habitais encore, cela pouvait aller, mais une fois sortie de notre quartier d'habitation, c'était chaud."

Décision

Lise est séparée du père de ses enfants, originaire lui de Nouvelle-Calédonie. Après une discussion avec lui, et son accord, elle décide de revenir dans le Cantal. "Il fallait mettre les enfants en sécurité. Le papa de mes enfants est resté là bas, car il a sa maison, son travail et c'est sécure". Le départ se fait très rapidement : " J'ai dû vider mon appartement sous 3 semaines, donc j'ai tout vendu à perte, autant le mobilier que la voiture. J'avais 3 chats, que j'ai du recaser quelque-part... Et puis j'ai eu de l'aide financière de la famille pour nous rapatrier, car c'est une sacrée somme le billet d'avion à l'autre bout du monde. Ca a été de l'aide, de la générosité de la famille essentiellement".

Deux valises chacun

Lise et ses enfants arrivent avec très peu d'effets personnels. " On arrive avec mes enfants avec deux valises chacun. Donc tout à refaire. C'est particulier, ça fait bizarre de tout quitter et de se dire, bon ben maintenant, on a deux valise et on part de ça. On est arrivé quand il faisait beau et chaud, on avait que des affaires d'été. Mais après on s'est dit que la saison fraîche allait arriver, avec l'hiver, la neige. Donc il va falloir se réaclimater, et surtout s'habiller. J'ai fait une demande de don sur Facebook, et les personnes ont été présentes, et merci beaucoup à elles. Et puis un monsieur nous a donné une paire de gants de neige. Mon fils les a tout de suite mis. C'était un peu la fierté d'avoir ces gants et de pouvoir les utiliser avant l'heure."

Retour aux sources

En arrivant dans le Cantal, Lise retrouve sa famille. Son papa habite dans le secteur de Maurs, son frère lui prête un appartement à Aurillac. " Je suis revenue une fois en 10 ans ici, donc c'était top de revenir ici, et de recrééer ce lien familial qui était franchement perdu depuis que j'étais à l'autre bout du monde".

Démarches administratives

Mais le retour à la réalité, c'est aussi les démarches administratives." Je suis actuellement logée, j'ai fait des demandes de logements social qui ne peuvent aboutir car il me faut des papiers CPAM et CAF, qui justifient des ressources. C'est des organismes très lents, avec des pertes de dossiers par exemple. Heureusement que j'ai de la famille ici, sinon je ne sais pas comment je ferais. C'est beaucoup d'attente, de patience, de calme à avoir."

Intégration dans les établissements scolaires

Les deux enfants de Lise ont dû s'inscrire dans des établissements scolaires cantaliens, avec quelques ajustements. "L'année scolaire en Nouvelle-Calédonie n'est pas la même qu'ici. L'année commence mi-février, jusqu'à mi-décembre. Et donc depuis 2024, ma fille avait commencé en 5ème, et mon fils en CE2. Ils n'ont pas fini leur année, donc on a décidé de les faire redoubler. Les niveaux ne sont pas les même, donc pour leur assurer un bon niveau, une bonne scolarité, on a préféré reprendre une année complète."