Publié : 28 août 2023 à 18h50 par Stéphane Jacquemin
Une rentrée tendue et déterminée pour les salariés des Papeteries de Condat.
La fermeture d’une ligne de production annoncée en juin par le groupe Lecta doit entraîner la suppression de 187 des 412 postes de l’entreprise. Ce mardi, l’accès à l’usine a été bloquée toute la journée. 200 à 250 personnes ont manifesté contre le plan social annoncé.
Les manifestants devant l'entrée du site.
Crédit : Stéphane Jacquemin
Philippe travaille depuis 35 ans aux papeteries de Condat. En juin dernier, il apprend la fermeture de la ligne 4, la ligne où il travaille.
« Pour moi ça a été très soudain, très brusque...Même s'il y avait beaucoup de signes qui laissaient penser que ça pouvait arriver ».
« C’est l’incertitude totale, puisque jusqu'à début octobre, on ne sait pas qui va faire partie des 187 personnes qui vont être licenciées ».
Le délégué syndical CGT, Philippe Delord précise : « les salariés sont révoltés, ils sont en colère. Ils ont un mépris face à cette direction qui va être très très difficile à faire rabaisser ».
"Faire redémarrer la ligne 4", elle produit du papier couché double face, c’est le premier mot d’ordre de cette mobilisation. Mais la perspective du plan social d’entreprise et la perte de 187 postes n’est pas négligée par les représentants du personnel, une rencontre est prévue avec la direction ce mardi matin explique Philippe Delord.
« On souhaiterait que les personnes qui, malheureusement doivent quitter l’entreprise, partent le plus dignement possible de cette société ».
« Il y a des gens qui ont fait 30, 35 ans de boîte et à l’heure où on vous parle, ils partiraient avec 10 000, 15 000 euros...C’est inadmissible ! »
Parmi les manifestants, des salariés, des habitants mais aussi des élus, pour le député Nupes, Sébastien Peytavie : « c’est important d’être là, c’est important également qu’il y ait un mouvement qui se renforce et que tous les salariés puissent faire entendre leur désaccord puisque c’est quand même dramatique pour notre territoire ».
Ce mardi, c’est le Président de la Région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset qui sera au contact direct des représentants du personnel, un rendez vous est prévu dans l’après midi.
La ligne 4 peut-elle encore ne pas fermer ?
La ligne 4 produit du papier couché deux faces. Sa fermeture est justifiée par Lecta en raison de la forte baisse du marché des papiers graphiques.
La secrétaire du comité d’entreprise et représentante Force Ouvrière Patricia Canto, pense qu’« il y a encore moyen de faire machine arrière (…) Il n’y a peut-être pas pour la faire « tourner à plein » mais il y a encore des jours de commandes alors peut-être en adaptant les rythmes de travail (…) On préférerait que ça se fasse ici quelques jours par mois, plutôt que ça parte en Espagne et en Italie ».