Publié : 10 mars 2021 à 7h25 par Fanny Paul

Le premier avertissement des agriculteurs du Massif Central, avant un "réel embrasement"

Cantal Haute-Loire Puy-de-dôme Hier sur toute la journée, les agriculteurs ont manifesté leur colère contre le gouvernement en s'en prenant aux préfectures et sous-préfectures de nos départements. La menace d’un réel embrassement des campagnes n’est pas écarté si la profession n’est pas entendue.


Dans le Cantal, les paysans ont bravé le couvre-feu mercredi soir à partir de 20h. Près de 400 agriculteurs ont bloqué des ronds-point d’accès à Aurillac, Mauriac et Saint-Flour. Des pneus et du lisiers ont été déversé le long du cours Monthyon à Aurillac. Des délégations ont ensuite été reçues pour prévenir que « l’agriculture est en feu, alors que la sécheresse a coûté en moyenne entre 30 et 50000 euros à chaque exploitation ».


Pour ce qui est du Puy-de-dôme, une action similaire a eu lieu hier soir dans les 4 sous-préfecture du département, dont Issoire.


En Haute-Loire, l’action était plus matinale mercredi matin vers 5 h avec une cinquantaine d’agriculteurs et une vingtaine de tracteurs. Ils ont déversé du lisier ou des pneus devant la préfecture du Puy-en-Velay, mais aussi devant les sous-préfectures de Brioude et Yssingeaux. Un moyen pour eux de "réveiller l’État" et alerter sur les prix de la viande.


Chaque département a mené ses propres actions pour demander des prix rémunérateurs entre autres. Les jeunes agriculteurs du Cantal ont également installé un mannequin pendu sous un pont au niveau de Quézac, sur la route de Maurs. Une séance très réaliste de loin qui a pu choquer plusieurs automobilistes.


« Un électrochoc » à la hauteur de la détresse d’une profession selon Mathieu Théron président des JA du Cantal





60 millions d'euros : pas suffisant


Des annonces qui ne sont pas suffisantes. C’est ce que pensent les syndicats après les 60 millions d’euros annoncés samedi par le premier ministre pour les éleveurs qui gagnent moins de 11 000 euros par mois. Ils demandent une réforme législative qui impose la construction des prix agricoles en fonction des coûts de production.


Michel Joux président de la FRSEA Auvergne Rhône Alpes





Avant un réel embrasement des campagnes, la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes prévient lancer cet ultime appel vers le président de la République, le gouvernement et les parlementaires pour que les décisions nécessaires et urgentes soient prises.


Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, entend réunir les représentants de chaque secteur "à partir de la fin mars" pour mieux tenir compte des coûts de production et introduire plus de transparence, agitant la menace d'une nouvelle loi faute d'accord.


 



 
Photo : twitter de la FDSEA du Cantal