18 septembre 2024 à 15h15 par Stéphane Jacquemin

Pomme AOP du Limousin : un début de récolte plein d’espoir !

Alors que la météo du printemps laissait craindre le pire, on se dirige vers un plutôt bon millésime 2024  ; selon les 1ères estimations, 65 à 70 000 tonnes devraient être récoltés.

Depuis lundi, 4000 cueilleurs sont à pied d’œuvre dans les 2300 hectares de vergers du territoire en Corrèze, Haute Vienne et Creuse mais aussi en Dordogne.


 


Un début de récolte plein d’espoir


4 à 6 semaines de cueillettes vont être nécessaires avec, au vu des prévisions, un tonnage en recul de 8 à 10 %. 65 à 70 000 tonnes de Pommes AOP du Limousin devraient être néanmoins récoltées, peut-être plus car la météo de cet fin d’été apparaît en faveur des producteurs


 



« Cette saison s’annonce sous de meilleurs auspices qu’on aurait pu imaginer » explique le président de l’AOP, pomme du Limousin, Laurent Rougerie. « On a eu un printemps chaotique avec beaucoup d’eau, un printemps très froid qui a entraîné un problème de grossissement des fruits.



 



« Incontestablement les fruits sont plus petits cette saison, malgré tout, depuis quelques jours les conditions sont vraiment revenues à la normale avec un vrai temps de saison qu’on connaissait par le passé lors des récoltes, avec des nuits fraîches et des journées ensoleillées et aujourd’hui on voit déjà des pommes qui se colorent, qui prennent des voilées rosées, les qualités gustatives s’améliorent elles aussi donc pour une fois le climat est un petit peu de notre côté pour cette récolte 2024 » précise Laurent Rougerie.



 


La récolte 2025 vu d’un verger


À Coussac-Bonneval en Haute Vienne, aux confins de la Corrèze ; à à peine quelques km de Lubersac, Loïc Kammerer exploite 17 ha de pommiers, à 90 % de la Golden AOP.


 

Loïc Kammerer exploite 17 hectares de pommiers à Coussac-Bonneval (87)

Crédit : Stéphane Jacquemin-TOTEM

 


Pour le pomiculteur, 2024 est plutôt un bon millésime même si la pluie du printemps a fait des siennes :



« D’une manière générale, on a une belle récolte sur les arbres par contre les fruits sont plus petits, sur la période mai-juin où le fruit grossit le plus, on n’avait pas assez de températures, pas assez de beau temps donc les fruits n’ont pas grossi comme on voulait ».



 


La Pomme AOP du Limousin enfin dans les compotes !


La cueillette va durer 4 à 5 semaines 35 à 40 saisonniers ont été embauchés  : « là on a une équipe de marocains, ici nous avons une équipe de roumains » explique Loïc. Il y aussi des portugais, des guinéens, finalement que très peu de français, une tendance qui se dessine depuis ces 5 dernières années.


 


Dans les vergers de Loïc Kammerer on cueille « à la main », sur l’escabeau, de manière traditionnelle, mais il y a également une machine d’assistance de récolte.


 



 (Avec la machine), « on fait de la pose directe, on manipule moins. Pour nous l’objectif, c’est de gagner en confort de travail pour les salariés et d’éviter au maximum le transfert des pommes pour avoir une qualité de récolte meilleure ».



 

La machine d'assistance de récolte facilite et sécurise la cueillette

Crédit : Stéphane Jacquemin-TOTEM

Une machine qui facilite également la récolte des pommes non commercialisables, des pommes AOP abîmées qui vont pour la 1ère fois servir à la transformation et la mobilisation du monde agricole et des pomiculteurs du début de l’année n’y est pas pour rien


 



« On a été manifesté chez les industriels car (pour la transformation) ils faisaient surtout venir des pommes de l’étranger, des pommes interdites d’être produites en France (…) L’objectif c’est qu’ils achètent nos pommes plus chères. La répercussion pour le consommateur est minime, à peine 1 centime sur par exemple la gourde de compote. En plus ils peuvent communiquer sur le fait qu’ils utilisent des pommes françaises, ce que veulent les consommateurs ».



 


Mieux valoriser la pomme d’industrie reste un objectif à consolider, mais aussi la pomme à croquer (celle qu’on retrouve sur les étals) : « 10 à 15 centimes d’euros au kg manquent encore pour les producteurs » estime Loïc.