24 septembre 2024 à 18h57 par Simon Depuydt
Les EHPAD tirent la sonnette d'alarme
En France, plus de 80% des établissements étaient déficitaires en 2023. Pour alerter sur l’urgence de la situation, les EHPAD, les aides à domicile et les professionnels du “grand âge” menaient une journée d’action mardi 24 septembre.
EHPAD
Crédit : TOTEM
Une enveloppe d’urgence d’1,4 milliard d’euros serait nécessaire pour remettre à l’équilibre financier l’ensemble des structures du grand âge, selon les différents organismes mobilisés mardi 24 septembre. Eric Ponce est directeur de l'EHPAD "La résidence du lac" à Pont-de-Salars, et il a vu ses charges exploser depuis la fin du COVID.
On est en déficit chronique. Chaque mois, il me manque 30 000... 40 000€ de recettes pour couvrir les dépenses.
Il y a plusieurs choses à mettre en oeuvre : à la fois, faire progresser un peu plus les tarifs, mais il faut que les personnes soient encore en capacité de pouvoir se payer la maison de retraite.
Après, on devrait pouvoir répartir un certain nombre de dépenses sur un peu tout le monde, de façon à pouvoir redoter les établissements comme il faut.
L'un des grands financeurs aussi, c'est l'assurance maladie.
L’intérim est-il en train de tuer les métiers de la santé ?
Dans le milieu hospitalier, on voit de plus en plus de soignants faire le choix de l’intérim, et le phénomène apparait aussi de plus en plus dans les EHPAD.
Si l’intérim est synonyme de liberté pour l’employé, il peut mettre en danger certains établissements, comme celui d'Eric Ponce.
Si je continue comme ça, sur l'année, ça va représenter un budget de 400 000€.
C'est deux fois plus cher quand on fait appel à l'intérim, mais au bout, c'est pas l'intérimaire qui intervient qui va toucher ça.
Lui, il touche un peu plus parce qu'il a ses frais de déplacement pour venir jusqu'à l'EHPAD qui sont compensés par son employeur.
Mais en fait, c'est les agences d'intérim qui nous font payer le prix fort. On est content de les avoir, sauf que c'est pas suffisamment régulé.