14 novembre 2023 à 18h28 par Tiphaine Coulon
Les agriculteurs tarnais mobilisés à Albi
Ils ont défilé dans les rues d'Albi (Tarn) ce mardi 14 novembre, avec un mot d'ordre : on marche sur la tête !
Manifestation des agriculteurs à Albi (Tarn) le 14 novembre 2023.
Crédit : Tiphaine Coulon / TOTEM
Trop de normes, trop de taxes, on marche sur la tête ! C’est le mot d’ordre des agriculteurs du Tarn qui ont défilé ce mardi 14 novembre à Albi. Près de 80 tracteurs et près de 200 agriculteurs avaient rendez-vous dans la préfecture du Tarn pour exprimer un vrai ras-le-bol.
Les sourires étaient là, mais on sent aussi beaucoup de colère chez les agriculteurs. Les motifs ne manquent pas : normes toujours plus importantes et prix qui ne suivent pas. Cyril Bousquet s'est installé comme éleveur bovin lait il y a 18 ans avec son épouse et le frère de celle-ci.
Si les prix du lait étaient comme l'an dernier, on arrive à peu près à vivre. Mais il faut prendre en compte l'augmentation des prix, on est sur des hausses de près de 50 %. On ne peut pas accepter des hausses comme ça et des taux d'intérêt à 5 %. Aujourd'hui, on recule avant d'acheter le matériel. Mais si on n'a pas du matériel performant, on n'arrivera pas à faire tourner nos exploitations.
Régis Delmas s’est installé il y a 41 ans comme céréalier. Il a fait ses calculs en cas de changement de fiscalité sur le carburant, alors qu'il consomme 50.000 litres de carburant par an.
Cinquante centimes de plus par litre. Donc 25.000 euros. Plus 6.000 euros de TIPP non récupérée, donc 31.000 euros.
Tout se passe dans le calme. Trop selon certains qui aimeraient des méthodes plus musclées.
Le plus malheureux, c'est qu'en France, les gens ne comprennent que si on commence à casser. Casser la voiture du gars dans la rue, qui n'est là que pour travailler, ça ne m'intéresse pas. Mais nos pouvoirs publics ne comprennent que ça.
Régis Delmas le reconnait : aujourd’hui, il ne conseillerait pas un jeune de s’installer face aux charges financières qui pèseraient sur lui tout au long de sa carrière.
Une délégation a pu rencontrer le préfet du Tarn pendant près d’une heure à l’occasion de cette mobilisation. Les agriculteurs ont déjà promis qu’ils reviendraient si leurs revendications ne sont pas entendues.