11 septembre 2024 à 15h52 par Stéphane David

Vendanges 2024 : "une année emmerdante" en Aveyron

C'est la période traditionnelle de récolte des raisins. Suivant les terroirs, les vendanges débutent plus ou moins tard avec un millésime 2024 parmi les plus faibles de ces dernières années. Explications.

Crédit : Stéphane DAVID TOTEM

Début des vendanges ou vendanges différées. Selon les vignobles de nos différents départements, on a commencé ou pas à ramasser le raisin. Dans le Gaillacois, les vendanges battent leur plein. La récolte des grappes de raisin qui feront dans quelques semaines le vin primeur a déjà débuté il y a quelques jours. À l'inverse, à quelques kilomètres de là, dans les vignobles de Marcillac, on n'entamera pas les vendanges avant trois semaines.


Mildiou, gel et grêle...


Dans l'un comme dans l'autre des terroirs, l'année 2024 aura été particulière. Elle a en effet été marquée par une chaleur précoce, puis une période plus fraiche au printemps. Les mois derniers ont aussi été humides. Ce qui a favorisé le développement d'un ennemi de la vigne : le mildiou. Le gel et la grêle dernièrement ont aussi été de la partie. Ce qui fait dire au Président des Vins de l'Aveyron, Philippe Teulier, que "c'est une année emmerdante".


Un fort impact sur les volumes


Ce qui est certain, c'est que les pertes sont conséquentes. "Dans le Gaillacois, on estime le niveau des pertes de 20 à 30 %" précise Cédric Carcenac, Président de la Maison des Vins de Gaillac. Pertes aussi à Marcillac. "On évalue les pertes à 60 % pour le vignoble de Marcillac", reprend Philippe Teulier. "C'est pire pour les vignobles de la vallée du Lot do côté d'Estaing, d'Entraygues où là ce devrait être 80 90%. Certains vignerons ne vendangeront même pas. C'est un peu moins pour les Côtes de Millau".


"Une année sur le fruit"


Quel que soit le volume des récoltes, les producteurs à Gaillac comme en Aveyron vont travailler sur la vinification pour faire naître les meilleurs des vins. "Tous les ans, on se remet en question, on repart de zéro", poursuit Philippe Teulier. "C'est sûr qu'on va vinifier différemment d'une année ensoleillée. On va tirer le meilleur parti de ce que la nature nous donne". À Gaillac, Cédric Marcenac est lui aussi optimiste. "On peut imaginer plutôt une année sur le fruit, sur la fraîcheur, sur l'aromatique. Des tendances qui sont plutôt en vogue".


À Gaillac, le jus de raisin commence à remplir les cuves. En Aveyron, les grappes achèvent leur maturité. Les vendanges devraient s'achever fin octobre. Viendra ensuite le moment en novembre, de déguster le Gaillac Primeur. Pour les autres bouteilles, il faudra attendre encore, les laisser vieillir, avant de les déboucher.

Les cuves du domaine de Marcenac près de Gaillac se remplissent de jus de raisin

Crédit : Stéphane DAVID TOTEM