Publié : 7h58 par Fanny Paul

Accent Jeunes amputé de 100 000 euros dans son fonctionnement

Une des premières conséquences des coupes budgétaires, puisque c'est le département du Cantal qui retire son financement.

Accent Jeunes Aurillac

Crédit : Joëlle Mège

Le secteur social va-t-il faire les frais des coupes budgétaires ? Fin novembre, Accent-Jeune apprenait la suppression au premier janvier 2025 de la subvention de 100 000 euros de la part de son principal financeur, le département du Cantal. Un tsunami pour l’association aurillacoise qui a organisé une réunion mercredi soir au Sismographe pour informer les familles. L’occasion d’en savoir plus sur les missions de l’association et les incidences possibles d’une telle décision.


Emploi


L'association accompagne aujourd'hui plus de 500 jeunes. 100 000€ en moins, c'est 2 emplois en moins sur 3 et demi, selon le président de l'Association, Philippe Combe.



On ne peut pas avoir dans la rue un seul éducateur spécialisé. Parce qu'il fonctionne toujours en binôme, partout, c'est la règle. Et avec un mi-temps de personnes en formation, donc pour nous, on est dans l'impossibilité à fonctionner. Ça veut dire que tout le travail engagé depuis 1997, 28 ans, c'est terminé !



Nathalie Peuch-Gimenez est la directrice de l'association Accent Jeunes et détaille les missions



C'est un travail de rue, de proximité, donc pouvoir aussi être vigilant sur ce qui se passe dans la rue, de pouvoir être attentif sur ce qui se passe pour les jeunes. Cela permet aussi de mener à bien des actions collectives auprès des habitants pour travailler sur le bien vivre ensemble au cœur des cités, de quartier. Cela va jusqu'à des accompagnements individuels de jeunes et de familles, à la condition qu'il le veuille bien.



Elle détecte des situations compliquées...


Le  département connaît une augmentation des faits de violence intrafamiliale. "Il y a des situations qui sont parfois difficiles, parfois douloureuses, et que les gens n'osent pas pouvoir donner comme ça à voir à n'importe qui. Et ça s'appelle la relation de confiance et c'est très important en prévention spécialisée et surtout ça prend du temps" insiste Nathalie Peuch-Gimenez.


La prévention spécialisée est donc en première ligne dans les missions de protection de l'enfance et de la prévention de la délinquance. Olivier Bonneau est membre du bureau national du comité de liaison des acteurs de prévention spécialisés. Il est également un ancien directeur d'Accent jeune et rappelle que les missions de l'association, c'est aussi éviter des coûts.



Un enfant placé, coûte  entre 70 000 et 80 000€ par an. Une année d'incarcération, c'est entre 32 000 et 35 000 € par an. Si on les met en comparaison avec les 100 000€, l'équipe d'Accents Jeunes participe largement à éviter ces couts par ses actions sur les territoires.



Continuité


Hier jeudi 9 janvier, une délégation a été reçue au département. Les représentants de l’association se disent « confiants ». « Il y a un espoir, ce n’est pas une fin de non-recevoir » indique la directrice Nathalie Peuch-Gimenez. « L’association sera soutenue par le département pour aller chercher d’autres sources de financement, pour conserver ou développer ses missions ».