Publié : 4 septembre 2024 à 15h50 par Johan Gesrel

Accessibilité : pour Laurence et Tony "il fait bon vivre à Montauban"

Les Jeux Paralympiques sont l’occasion de se pencher sur la question de l’accessibilité dans nos territoires. 20 ans après la loi handicap voulue par Jacques Chirac, la situation s’est-elle améliorée ? Illustration à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Laurence et Tony profitent désormais de la Place Nationale de Montauban
Laurence et Tony profitent désormais de la Place Nationale de Montauban
Crédit : Johan GESREL

Devant l’Ancien Collège de Montauban, (Tarn-et-Garonne) Laurence et Tony nous donnent rendez-vous pour se rendre dans les rues du centre historique. Le couple marié depuis cinq ans circule régulièrement en fauteuil électrique. Depuis que la mairie a entrepris de nombreux travaux de réfection, la circulation est devenue plus fluide pour eux :

"C'est mieux. Le revêtement est plus lisse. Il y a des pavés qui secouent pas trop. Les trottoirs ont été supprimés, c'est royal ! Quant à la place Nationale, c'est le jour et la nuit. Avant c'était compliqué. Il y a cinq ans quand on s'est marié, on est venu faire des photos avec des copains en fauteuil, c'était galère. Franchement là elle est magnifique, on y va toutes les fins de semaine. Tout est plat, on peut accéder à n'importe quel café, accéder sous les arcades. Je descends sans douleur jusqu'au miroir d'eau. C'est un plaisir et on peut en profiter."

Peut mieux faire pour les magasins

Dans les magasins c'est une toute autre affaire. Dans le centre-ville, beaucoup de boutiques ont des pas de portes inaccessibles avec souvent des blocs calcaire. Pour rentrer dans une grande enseigne de prêt-à-porter, il faut tirer des portes en verre trop lourdes, déplore Laurence et Tony : 

"Des portes coulissantes seraient plus simples pour nous. Et je ne vous parle pas des cabines d'essayage. Une fois, on a voulu rentrer dans une de ces cabines réservées aux personnes à mobilité réduite. Elle était remplie de cartons car elle servait de réserve. On les a fait retirer."

Pour circuler en ville, Tony et Laurence circulent sur les pistes cyclables avec leurs fauteuils mais hésitent à prendre le bus car limités à un seul fauteuil roulant. Autre galère dans les grandes surfaces où certaines caisses réservées sont parfois bloquées par des colonnes. "ça nous oblige à sortir du magasin pour faire le tour et revenir à la sortie de la caisse pour payer et récuperer nos courses. C'est un non-sens."

Grâce aux Jeux Paralympiques, Laurence espère un changement dans les mentalités et les comportements  :

"Ce qui profite aux personnes à mobilité réduite, profite à tout le monde. Les personnes âgées, les personnes avec des poussettes. Mais il fait bon vivre aujourd'hui à Montauban."