Publié : 20h04 par Stéphane Jacquemin

73 salariés d’une entreprise historique sur le carreau

Mercredi dernier, le groupe Euralis Gastronomie annonçait la fermeture prochaine de son site de Sarlat, l’usine de foie gras Rougié. Une annonce qui provoque la colère des salariés et du maire, Jean Jacques de Peretti.

L'usine Rougié bloquée par les salariés
L'usine Rougié bloquée par les salariés
Crédit : Stéphane Jacquemin © 2024 Totem

 

« Un coup de massue derrière la tête » « C’est sûr que c’est un choc » « Franchement ça me dégoute ! », une semaine après l’annonce, les salariés sont encore sonnés :

 

« C’est le moins qu’on puisse dire » explique Christophe, il travaille depuis 35 ans chez Rougié, il précise «  moi personnellement je l’ai appris par les médias, la première information, on ne l’a pas eu par la direction. Donc maintenant, à 57 ans, il en manque encore un peu pour arriver à la retraite donc on ne sait pas ce qu’on va faire ».

 

L’analyse est similaire pour Laure, d’ailleurs, elle comptabilise, elle-aussi, 35 années d’ancienneté : « C’est notre culture, on a toujours travaillé là et je suis vraiment dégoûtée de ce qui nous arrivent actuellement ». Pour Stéphanie qui travaille chez Rougié depuis 29 ans, « c’est triste parce qu’encore une usine qui ferme sur Sarlat (…) donc moi je vais peut-être obligée de changer de région pour trouver du travail »

 

Les salariés bloquent l’usine pour faire pression sur les négociations

 

Les 1ères négociations vont débuter, alors un blocage de l’usine a été décidé :

 

« Les salariés ont eu envie de mener une action  pour être sûrs que les négociations se passent correctement » explique Christelle, élue CGT du personnel, « parce qu’ils ont conscience que la direction générale d’Euralis Gastronomie ne donne que le minimum légal, nous c’est pas entendable vu le nombre d’années des salariés ici, leur savoir-faire ».

 

La 1ere grande réunion autour de ce Plan Social d’Entreprises se tient ce vendredi.

 

JJ de Peretti : « c’est un drame »

Cercueils, usine rougié-Euralis à Sarlat

La colère est également prégnante du côté des édiles, Jean Jacques de Peretti, le maire de Sarlat s’estime trahi :

 

« Pour nous c'est un drame parce que 73 emplois sont concernés » explique le maire de Sarlat. « Nous avons un tissus industriel localement, mais on ne peut pas créer des emplois comme ça du jour au lendemain. »

 

« J'avais pensé qu'ils auraient laissé une unité au moins (comme ils m'avaient expliqué d'ailleurs) une unité sur le qualitatif d'une cinquantaine de personnes, on aurait certes accusé le coup, mais là c'est on s'en va, on met la clé sous la porte, vous vous démerdez !

 

« Donc on va se battre sur quoi ? Bah si, éventuellement il peut y avoir un petit pôle qui resterait je pense par exemple à leur boutique qui réalise 700 000 euros de chiffres d’affaires par an, bon là on aura peut être 3, 4 emplois. Ensuite on va suivre avec le comité d’entreprise, avec l’État, les propositions qu'ils feront...Mais moi les bras m'en tombent d’autant plus que cette annonce est réalisée comme ça, avant les fêtes, beau cadeau de Noël dans les familles » ironise Jean Jacques de Peretti.

 

 

Un des cercueils exposé devant l'usine Rougié de Sarlat
Un des cercueils exposé devant l'usine Rougié, à Sarlat