Rodez : les infirmiers libéraux dans la rue

Quand on ne sera plus là, qui prendra le relais ? C’est la question posée par les infirmiers libéraux ce mardi 19 mars, à l’occasion d’une nouvelle journée de mobilisation. En Aveyron, une opération de tractage s’est déroulée peu après midi à Rodez, au niveau du rond-point de la Gineste. Les motifs de mécontentement ne manquent pas, mais c’est surtout la question de la rémunération qui déclenche la colère. C'est ce qu'explique Myriam Montamat, infirmière libérale à Rodez. 

On ne nous entend pas. On a l'impression qu'on est complètement abandonnés par nos instances. L'acte de base, qui nous sert à nous payer tous les mois, n'a pas été revalorisé depuis 15 ans. Il y a aussi des forfaits journaliers. Que l'on passe une fois, deux fois, trois fois. Six euros quinze nets par passage, une prise de sang, trois euros ! On n'en peut plus.

Les indemnités de déplacement ont été revalorisées de 25 centimes. Bien suffisant pour faire face à l'augmentation des coûts. De nombreux cabinets infirmiers pourraient donc fermer leurs portes dans les prochaines années.

La revalorisation de l’acte est la priorité. Mais Myriam Montamat demande aussi plus de reconnaissance. 

On a un rôle clé dans le maintien à domicile. Quand un patient sort de l'hôpital un vendredi soir, qui est là à son chevet ? Il n'y a que les infirmières ! Il n'y a plus de médecins. Il n'y a que les infirmières, qui font le relais avec l'hôpital, la pharmacie, les kinés, les médecins... Quand on ne sera plus là, qui ira faire ces soins ?

Selon une étude de l'institut Harris, 65 % des infirmiers libéraux ne sont pas satisfaits de leur situation professionnelle. 74 % estiment que leurs revenus ne sont pas suffisants et ils sont 88 % à dénoncer la part de plus en plus importante des tâches administratives dans leur quotidien.