Publié : 10h23 par Hélène Gosselin
Les urgences d'Alès encore sous tension
En période épidémique, le manque de médecins se fait d'autant plus sentir
Appelez le 15 avant de vous rendre aux urgences. Ce message, l'hôpital d'Alès-Cévennes (Gard) le fait passer régulièrement depuis le mois d'octobre, et plus encore en ce début d'année. Pascal Westrelin est le directeur adjoint de l'établissement.
"Nous sommes toujours en tension, en tention relative, mais en tention quand même, nous sommes en épidémie, en saison hivernale avec tous les virus respiratoires qui circulent et aussi en épidémie de grippe, c'est le premier facteur qui fait qu'il y a plus de monde aux urgences. Le deuxième facteur est que nous n'avons pas suffisamment de médecins urgentistes. C'est la raison pour laquelle nous sommes contraints de réguler assez régulièrement, mais nous avons toutes les raisons de penser que la situation va s'améliorer d'ici 3 à 4 semaines. Nous avons des pistes sérieuses en matière de recrutements médicaux, mais pour autant, il n'y aura pas encore assez de médecins par rapport à la cible qui nous permet de fonctionner complètement."
Actuellement le service des urgences tourne avec 16 médecins urgentistes alors qu'il en faudrait 24 voire 26 pour un fonctionnement optimal.
Chaque jour, en ce début d'année, les urgences de l'hôpital d'Alès-Cévennes enregistrent environ 130 passages. L'appel est lancé régulièrement à la population d'appeler le 15 avant de se rendre sur place. Le message est-il passé auprès de la population ?
"Sincèrement, j'ai l'impression que non et j'en profite pour faire des rappels sémantiques : Les urgences, c'est vraiment lorsque la situation nécessite de manière urgente une prise en charge médicale. Il ne sert à rien d'aller aux urgences pour un renouvellement d'ordonnance, lorsqu'on a mal au genou depuis trois semaines ou quand on tousse depuis deux jours. Les urgences, il faut bien rappeler qu'elles servent à des personnes âgées qui sont en grande fragilité pathologique ou en danger ou sur une urgence vitale. Et malheureusement effectivement les gens n'ont pas ce réflexe d'appeler le 15. Et croyez-moi, ça fait gagner du temps pour tout le monde, à commencer par les usagers, de faire d'abord évaluer la situation avant de venir, ça évite des délais d'attente avant la prise en charge, puis pour les examens. Car les médecins s'occupent de tout le monde, mais le temps qu'ils mettent à s'occuper de quelqu'un qui n'est pas en situation d'urgence, ils ne le passent pas sur les vraies urgences."
L'accueil sera d'ailleurs de nouveau restreint dans la nuit de jeudi 16 à vendredi 17 janvier et la nuit suivante entre 22h et 8h30. Seules les urgences gynécologiques et les femmes enceintes sont invitées à venir directement à l'hôpital. De manière générale donc, mieux vaut appeler le 15 avant de se rendre dans un service d'urgence. Par ailleurs, la grippe est assez virulente cette année, il est encore temps d'aller se faire vacciner.