8 août 2023 à 10h24 par Tiphaine Coulon

Les médecins sont-ils trop généreux avec les arrêts maladie ?

Le ministère de l'Économie souhaite réduire le nombre d'arrêts maladie. Les médecins dénoncent une logique purement comptable.

TOTEM

Il y a trop d’arrêts maladie en France. C’est en tout cas l’avis du ministère de l’Économie, qui s’est donné comme objectif de réduire leur nombre, pour éviter de creuser encore un peu plus le déficit de la Sécurité sociale. Depuis, selon le syndicat MG France, l’Assurance maladie met la pression sur les médecins, pour contrôler leur travail. 

Inacceptable, alors que les conséquences de la crise sanitaire sont encore perceptibles dans les cabinets. "Les politiques retombent dans leurs mauvaises habitudes, à voir la santé comme une dépense", dénonce Théo Combes, généraliste à Gaillac (Tarn) et vice-président du syndicat MG France. 

"On a des conditions de travail compliquées, parce qu'on a des difficultés d'accès à des avis spécialisés. Des difficultés d'accès à des examens d'imagerie type scanner ou IRM. Cela aggrave les maladies", ajoute le médecin.

"Dans cette pression ambiante, ce dernier coup de couteau dans le dos achève de décourager un certain nombre de consœurs et de confrères. Ils peuvent tout à fait trouver autre chose. Nous, par contre, on va avoir du mal à soigner la population dans ces conditions".

 

 

 

 

Le syndicat appelle les médecins à refuser la mise sous objectifs. "Cela veut dire que vous devez baisser le nombre de jours d'arrêts de travail que vous générez. Pour baisser de 10, 20 ou 30 % les indemnités journalières issues de vos prescriptions. Donc quand vous allez avoir un patient en face, vous ne tiendrez pas compte de son problème, mais de l'épée de Damoclès que représente la lettre recommandée de la Sécu", dénonce Théo Combes.

Pour le syndicat, il faut que les politiques et l'Assurance maladie prennent leurs responsabilités. MG France conseille de demander une mise sous accord préalable, ce qui obligera les médecins conseils de l'Assurance maladie à évaluer les arrêts maladies prescrits.