Les éleveurs bovins français pourront à nouveau vendre prochainement des jeunes animaux pour être engraissés en Italie. C'est le Ministère français de l'Agriculture qui l'a annoncé ce jeudi 12 octobre, en se félicitant du rétablissement de cet important débouché, suspendu depuis l'apparition en France d'une maladie affectant les vaches.
"Les autorités sanitaires italiennes viennent de donner leur accord à une réouverture des importations de jeunes bovins destinés à l'engraissement (broutards) à partir de l'ensemble du territoire français", affirme le ministère dans un communiqué.
De premiers foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) avaient été découverts fin septembre dans des élevages du sud-ouest de la France. Cette maladie, transmise par des moucherons piqueurs, affecte surtout les cervidés et les bovins. Au-delà des animaux à soigner, la principale conséquence est économique, les éleveurs se trouvant avec des bêtes sur les bras en raison de la fermeture de marchés à l'export.
La France, premier cheptel européen de vaches élevées pour la viande, a exporté en 2022 un peu plus d'un million de "broutards", la grande majorité (858.000) vers l'Italie. Ces jeunes animaux, (généralement des mâles âgés de 8 à 12 mois) sont engraissés et abattus dans le pays de destination.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau avait annoncé la semaine dernière, depuis le sommet de l'élevage, que la situation était "débloquée" avec l'Espagne (86.000 broutards vendus en 2022) et que c'était en bonne voie concernant l'Italie. "Ce sera un peu plus long avec l'Algérie" (69.000 broutards en 2022), avait-il dit.
"L'accord avec les autorités sanitaires italiennes sera formalisé dans les prochains jours", selon le ministère français. "Il comprendra des garanties concernant les animaux issus de la zone réglementée", "ces derniers devront être désinsectisés et testés avant leur départ vers l'Italie", précise l'administration.
"Après la réouverture de l'Espagne (...), cette nouvelle annonce participe à lever la tension qui s'exerçait progressivement sur les éleveurs de la zone réglementée, jusqu'à présent contraints de maintenir les animaux sur les exploitations", salue dans un communiqué la Fédération nationale bovine.
Le dernier bilan du ministère, au 6 octobre, faisait état de 53 foyers de MHE dans plusieurs départements du Sud-Ouest (Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers, Haute-Garonne et Hautes-Pyrénées).
(Avec AFP)