Le mildiou complique la récolte dans le vignoble de Cahors

Dans la région, les vendanges ont débuté il y a plus d’un mois. Après les cépages blancs précoces, c’est l’heure de ramasser les raisins destinés au vin rouge. Pour l'instant, difficile de dresser un premier bilan. Une chose est sûre : les vignerons ont dû faire face à des conditions particulièrement difficiles cette année. Dans l'appellation Cahors, le printemps a été marqué par des orages conséquents. Le 21 juin, on a recensé jusqu'à 200 millimètres de pluie dans le secteur de Parnac. En juillet, les températures ont augmenté attisée par le vent d'Autan. Au domaine La Paganie à Puy-L'Evêque, Clément Henry et son père travaillent les 6 hectares de malbec sur les deuxièmes terrasses de la rive gauche du Lot. Malgré un soin apporté, difficile de lutter contre le mildiou :

"50% de la vigne a été touchée cette année. Une fois sur la plante, ça descend sur la grappe et là ça assèche le raisin. Heureusement, les vendanges ont été faîtes samedi par une machine bien conduite. On voit les résultats, les grappes de raisins secs sont restés sur la souche donc ça ne va pas finir dans la cuve. C'est une belle prouesse technique car ça ne va pas nous gâcher le goût du vin. "

Des vins 2023 avec sans doute moins d'alcool

Eric Filipiak est œnologue conseil dans l’appellation Cahors depuis plus de 30 ans. Selon lui, le millésime 2023 s’annonce très différent d’un domaine à l’autre :

"Les pluies de fin de saison on redilué la récolte donc on devrait avoir de tout. Il faut savoir que le mildiou quand il s'attaque aux feuilles, il s'attaque aussi à l'usine à sucre. Du coup, on se retrouve avec moins de degrés alcooliques. Dans le chai,  ça va être délicat en fonction des parcelles et du vin qu'on veut faire. Si les raisins secs n'ont pas été triés comme il faut, une fois dans la cuve, ça risque de donner de faux goûts. Il faudra du coup écouler de bonne heure. C'est donc plus compliqué. Ce millésime 2023 nécessite une attention plus particulière que d'habitude."