Publié : 30 novembre 2024 à 10h30 par Tiphaine Coulon

La ministre de l'Agriculture détaille ses mesures de simplification

Annie Genevard dit vouloir réduire "les boulets" qui pèsent sur le secteur.

Un feu de la colère a été allumé sur un rond-point d'Albasud à Montauban (Tarn-et-Garonne).
Un feu de la colère a été allumé sur un rond-point d'Albasud à Montauban (Tarn-et-Garonne).
Crédit : Johan GESREL

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a annoncé ce samedi 30 novembre, une série de mesures visant à réduire "les boulets" qui pèsent selon elle sur le secteur. "Les agriculteurs en ont ras-le-bol des interdictions, des procédures, des normes", a-t-elle dit à l'AFP. "Ce sont véritablement des boulets qui se sont accumulés au point de creuser la compétitivité des exploitations", a-t-elle ajouté, avant de dresser la liste d'une série de mesures, parmi lesquelles la création d'un "Conseil d'orientation pour la protection des cultures".

Un "Conseil d'orientation pour la protection des cultures"

Créé par décret, ce Conseil, présidé par la ministre et réunissant les parties prenantes dont les agriculteurs, les instituts de recherche et les fabricants de produits phytosanitaires, visera à "prioriser l'instruction" par l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) des demandes d'autorisation des intrants, en fonction des besoins des filières agricoles. Autrement dit, il s'agira pour l'Anses de faire passer en haut de la pile des demandes de mises sur le marché de certains produits, afin de répondre à des besoins urgents de certaines cultures.
"On demande à l'Anses de travailler en priorité sur les usages orphelins ou mal pourvus", a dit la ministre. Les entreprises phytopharmaceutiques pourront apporter "une expertise technique car ce sont elles qui mettent au point les produits". Sur le fond des décisions (autorisation ou interdiction), "il ne s'agit pas de dicter les décisions à l'Anses, qui est une agence indépendante", a-t-elle assuré à l'AFP. "Je pense que le chemin vers moins de phyto est un chemin sur lequel personne ne reviendra. C'est une orientation qui est actée par tout le monde, les politiques et la profession. Mais pour les filières qui sont en crise, on a besoin que l'Anses priorise ses travaux pour (y) répondre", a-t-elle expliqué.

Des caméras piétons pour les agents de l'OFB ?

Concernant l'Office français de la biodiversité (OFB), qui assure un rôle de police de l'environnement, le directeur général devra "assurer de manière immédiate la discrétion des armes en cas de contrôle, en recourant à des dispositifs qui permettent de la dissimuler. C'est un irritant majeur" pour les agriculteurs, selon Annie Genevard. Il y aura "déploiement progressif à titre expérimental (...) du port d'une caméra piéton, qui permet de déclencher des enregistrements de contrôle sur place, éventuellement. Généralement cela permet, on le voit avec les pompiers, les policiers, de faire redescendre la tension".

Les autres mesures

Autre mesure, "une circulaire aux préfets pour optimiser les capacités d'instruction des projets d'élevage, pour raccourcir les délais et privilégier les contrôles à vocation pédagogique pour les récents installés". La fixation des dates pour les travaux agricoles se fera au niveau local, et une mesure évitera que le même papier soit demandé plusieurs fois par les administrations.

La Ministre compte revoir les syndicats "avant Noël" pour un nouveau "rendez-vous de la simplification, que je serais même tenté d'appeler les rendez-vous du bon sens". Objectif, "venir à bout, méthodiquement, de tous les freins à la production", selon elle.

(Avec AFP).