Publié : 7 février 2025 à 9h43 par Hélène Gosselin
La Lozère : toujours l'un des départements les plus sûrs de France
Un territoire où il existe tout type de délinquance, mais en petite quantité
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Le Préfet du département, Gilles Quénéhervé, et le Procureur de la République, Valéry Morron, ont dressé le bilan de la délinquance pour 2024. Certains chiffres à la hausse reflètent plutôt une volonté du Parquet d'apporter une réponse rapide qu'une véritable augmentation des faits.
Le nombre de violences contre les personnes a augmenté en 2024. On compte 640 atteintes volontaires à l'intégrité physique au lieu de 609 en 2023 et les violences non crapuleuses sont passées de 338 à 380, soit une hausse de 12%. Seules les menaces et chantages ont diminué de 36%.
En revanche, les atteintes aux biens sont en baisse, notamment les cambriolages (120 contre 148 en 2023). Le Préfet, Gilles Quénéhervé attribue ce bon résultat notamment aux 80 000 € de crédits alloués par l'Etat pour des projets de vidéoprotection.
Le nombre de dépôts de plaintes pour violences sexuelles a augmenté en Lozère en 2024, une tendance que l'on retrouve au niveau national. Un fait qui est plus à attribuer à la libération de la parole qu'à une augmentation des actes. 43 victimes ont porté plainte contre 37 en 2023. « Le nombre de faits pris en compte en 2024, n'est pas le nombre de faits commis en 2024, parfois les faits ses sont déroulés il y a 10 ou 20 ans , précise le Procureur Valéry Morron.
La Lozère est toujours l'un des départements les plus sûrs de France. Si en 2024, le nombre d'affaires traitées est en hausse c'est surtout le signe d'une volonté du Parquet de donner une réponse rapide aux auteurs de délits ou de crimes. Le nombre de présentations au Parquet a quasiment doublé en un an. Une attention particulière a été portée aux violences entre les personnes, notamment en milieu intrafamilial, avec une prise en compte des enfants qui a évolué, souligne le Procureur Valéry Morron.
Depuis 2018, il y a une réforme des textes qui permet de considérer l'enfant qui est présent lors d'une scène de violence entre ses parents comme, non pas une des victimes indirectes, mais comme une victime directe. Elle subit un traumatisme d'entendre son père frapper sa mère, sa mère frapper son père... Peu importe, mais c'est une victime et plusieurs années après ce traumatisme, il ressurgira et potentiellement il se reproduira. Et donc l'objectif, c'est de positionner ses enfants dans un cadre plus sécurisé. La première des choses, c'est de voir si les parents sont capables de prendre en charge sa défense. On s'est rendu compte l'année dernière que dans une cinquantaine de procédures, les plaignants n'assuraient pas la défense de leur enfant. Et donc on prend le relais. C'est le Conseil départemental, avec un avocat, qui porte la voix de l'enfant.
Moins de morts sur les routes mais plus d'accidents
Les routes ont été moins meurtrières en 2024 en Lozère. Le nombre d'accidents en revanche a légèrement augmenté, il est passé de 70 en 2023 à 72 l'année dernière. Le nombre de blessés aussi est en hausse avec 87 victimes, soit 20% de plus qu'en 2023.
D'après les analyses, ce ne sont pas l'alcool et la drogue qui sont majoritairement en cause, mais plutôt la vitesse, la fatigue et les dépassements dangereux dans un territoire où les routes sont sinueuses. Les motards sont surreprésentés dans les victimes d'accidents. Pour le Préfet, Gilles Quénéhervé, il est essentiel de poursuivre les missions de prévention ciblées.
On a un nombre de morts qui a nettement baissé, on était à 11 morts l'année dernière, 3 morts cette année. On ne peut pas s'en contenter bien évidemment, parce que cela reste malheureusement trois affaires dramatiques. On a un nombre de blessés qui augmente malheureusement aussi, mais le point positif, c'est plutôt cette baisse du nombre de tués avec des actions de prévention pour tous les acteurs qui sont sur la route. On a des opérations à la fois de contrôle mais aussi de de pédagogie, avec notamment des seniors qui travaillent sur une remise à niveau par rapport au permis de conduire, par rapport au code de la route. On travaille avec les plus jeunes sur Sam sauve, on travaille aussi avec les motards pour des opérations courbes et trajectoires. Ensuite, si les actions de prévention ne suffisent pas, il y aura de la répression bien évidemment.
Comme partout en France, la police nationale de Lozère est aussi allée à la rencontre des conducteurs de bus scolaires pour faire de la prévention, suite au tragique accident qui a coûté la vie à une adolescente à Châteaudun le 30 janvier dernier.