Publié : 13 avril 2025 à 17h30 par Johan Gesrel

L'IA au service de la vidéoprotection à Montauban

A Montauban (Tarn-et-Garonne), le centre de surveillance urbain dispose de 110 caméras. Si la loi évolue, la ville aimerait se doter d'un nouveau logiciel muni de l'intelligence artificielle. Explications.

Au centre de surveillance urbain de Montauban.
Au centre de surveillance urbain de Montauban.
Crédit : Johan GESREL

L’intelligence artificielle s’installe chaque jour un peu plus dans nos vies. Durant les Jeux Olympiques de Paris, vous vous en souvenez sans doute, des caméras pilotées par un logiciel doté d’une IA a permis de surveiller les milliers d’allers et venus sur la capitale et dans plusieurs villes d’Île-de-France. Une expérimentation dont la ville de Montauban aimerait désormais se doter dès que la loi le lui permettra.

 

Un déport d'images vers la police nationale

Au centre de supervision urbain (CSU), dix-huit opérateurs se relaient nuits et jours pour surveiller les différents points de la ville explique Jean-Claude Gley, son responsable : 

"La ville de Montauban compte 107 caméras précisément. L'opérateur dispose de huit écrans et prend à l'instant T les caméras pour voir ce qui se passe dans les rues. Il est en contact avec la police municipale pendant le créneau horaire où il travaille. Si besoin, il est en contact direct par le commissariat. La police peut faire un déport d'images qui sont traitées en direct à l'hôtel de police. Les images sont conservées un mois avant d'être détruites. "

 

L'intelligence artificielle pour détecter des attroupements

L’entretien et le remplacement des caméras coûtent en moyenne 200 000€ par an à la collectivité. Des caméras qui évoluent très vite sur le plan technologique et qui permettent désormais de zoomer jusqu'à quarante fois. Actuellement Montauban travaille avec Genetec, une société québécoise spécialisée dans la conception de solutions de sécurité et d'IA.

Demain l'intelligence artificielle pourrait servir à mieux identifier certaines incivilités selon Claude Jean, adjoint en charge de la police municipale : 

 

"Aller dans la détection ou dans la reconnaissance faciale, nous ne sommes pas prêts en France, tant sur le plan législatif que qu'idéologique. Mais avec l'IA on pourrait repérer un certain nombre de personnes qui peuvent se regrouper dans des endroits de la ville, ou repérer une manifestation, ou un nombre de véhicules importants liés à un accident de circulation. Sans identifier les gens, on pourrait mieux orienter l'action de nos patrouilles toujours en lien avec la police nationale. La vidéo reste le témoin le plus objectif possible."

 

L'IA contre les dépôts sauvages et les risques de crues...

Quelques applications dotées d'intelligence artificielle existent déjà néanmoins rapporte Laurent Lapègue le directeur de la police municipale :

"Montauban s'est doté de caméras nomades qui utilisent une forme d'IA pour identifier les plaques d'immatriculation. Cela nous permet de pouvoir faire une levée de doute avec des contrenants qui viendraient en voiture sur des infractions lourdes de dépôts sauvages."

Selon Laurent Lapègue, l'intelligence artificielle pourrait aussi bientôt servir à la sécurité civile et permettre par exemple de surveiller la montée des eaux du Tarn et ainsi prévenir les éventuels risques de crues.