L’allemand n’a plus la cote !

En 1995, près d’un élève français sur 4 l’étudiait, ils sont aujourd’hui 14 %. Alors aujourd’hui, la volonté des autorités est de faire reverdir son apprentissage, en témoigne, la visite le mercredi 22 janvier, du DASEN (directeur académique des services de l’Education Nationale) de la Corrèze, Franck Cutillas au collège Cabanis, à Brive.

Les cours d’allemand connaissent une désaffection croissante

Car à Cabanis, comme ailleurs, les cours d’allemand se font de plus en plus rare. Le collège compte aujourd’hui 2 classes (2 regroupements), ils sont 13 élèves en 4ème-3ème et 5 en 6ème-5ème : pour Franck Cutillas, « Ce déficit part peut-être de cette image d'une langue difficile, d'une langue exigeante ».

Une fausse idée clame Sabine Flamein. Pourtant cette prof, d’origine autrichienne, confirme ce triste constat :

« On a vraiment la difficulté de donner envie aux petits de choisir l'allemand et en 6ème, les parents n’ont pas trop envie que leurs enfants choisissent une option »

Sabine Flamein est prof à Cabanis mais également dans 2 autres collèges du bassin briviste. Car faute d’élèves, le nombre d’enseignants en langue germanique est aussi en baisse : de 10 000 en 2006, on est passé à moins de 6000 aujourd’hui :

« L’an dernier dans un autre département, je rayonnais aussi sur 3 établissements...Mais dans ce secteur rural, je réalisais plus de 200km par jour ».

La langue la plus parlée en Europe

Dans les années 80, 90, on choisissait pas allemand au hasard reconnaît Franck Cutillas « Un bon élève, c'était l'élève qui faisait allemand, latin, mais aujourd’hui, il faut dépasser ça »

Alors comment pourquoi choisir d’apprendre l’allemand aujourd’hui ?

« Ça peut aider, déjà parce que notre grammaire est très structurée » explique Sabine Flamein « et cela facilite l’apprentissage d’autres langues » « Et puis la France et l’Allemagne ont un formidable échange économique, alors c’est toujours un atout pour les élèves quand ils ont allemand sur leur CV ».

Les élèves germanophiles du collège Cabanis ont aussi leurs points de vue

« Ma mère est allemande, ça me permet quand je vais. Là-bas, de parler avec les gens » explique Camille, 13 ans. Pour Tuana, également en 4ème : «  C'est juste que j'aime bien l'allemand et j’aimerai aussi travailler dans l'Allemagne plus tard »...Démarche similaire pour Luna, en 4ème qui explique « Plus tard, je veux travailler en Suisse donc l'allemand m'aidera beaucoup » précise Luna, en 4ème ; enfin Naël élève de 3ème explique : « les groupes, ils sont plus petits, donc c'est mieux pour apprendre et la Prof est sympa » explique Naël, élève de 3ème

Même avec cet actuel désintérêt français, l’allemand reste aujourd’hui la langue la plus parlée en Europe.