Publié : 30 septembre 2024 à 19h06 par Stéphane Jacquemin

« Faire en sorte que ça ne devienne pas une friche économique en plein cœur de ville »

Alors que ce lundi marque le dernier jour d’activité de la première grande surface commerciale de la Corrèze. Laurent Darthou, le maire de Malemort reste déterminé à trouver un repreneur.

Le Géant Casino de Malemort
Le Géant Casino de Malemort ferme définitivement ses portes
Crédit : Totem © 2024

 

Elle a été la 1ère grande surface commerciale de Corrèze en 1972, elle est aussi la 1ère à battre pavillon puisque l’enseigne Géant Casino ferme définitivement ses portes ce lundi soir. Une fermeture justifiée par la réorientation stratégique du groupe qui a revendu ses 288 magasins.

 

Quels lendemains pour le Géant Casino de Malemort ?

 

La commune est mobilisée pour sauver le site et soutenir les 69 ex salariés de Géant ; entretien avec le maire de Malemort, Laurent Darthou

 

Ce lundi est le dernier jour de la première grande surface de la Corrèze, le magasin Géant Casino ferme ses portes à Malemort. Quel est votre votre sentiment ? 

 

Laurent Darthou, maire de Malemort : « 52 ans après l'ouverture des portes, ben oui, le magasin emblématique de Malemort puisque c'était la première grande surface à près de 80 km qui avait ouvert ses portes, ferme ses portes définitivement. C'est pour nous bien sûr, un crève-cœur parce que, on a mis en place un poumon vert normalement, avec la réflexion du centre-ville, et on perd le poumon économique de notre centre-ville donc maintenant, il faut qu'on continue à chercher des repreneurs, à faire en sorte que ça ne devienne pas une friche économique en plein cœur de ville ».

 

Est-il encore possible de sauver le Géant Casino ? Ses murs ?

« Le Géant Casino, il ne sera jamais sauvé... Sauver des magasins et trouver des repreneurs, j'y crois fort, même si la tâche est ardue. Alors le maire, lui, ne peut pas acheter, mais juste faire jouer son carnet d'adresses pour essayer d'avoir des enseignes qui viennent reprendre ce magasin dans les prochaines semaines ou les prochains mois. On y est, c'est le dossier qui est sur mon bureau et que nous travaillons en permanence avec l'équipe municipale ». 

Sur les réseaux, vous évoquez un prix de vente à 22 millions d'euros ?

« Oui, je parle de 22 millions et je parle de 10 millions, je pense que c'est un peu l'offre et la demande et c'est vrai que je n’ai pas du tout la main là-dessus, mais le le groupe Casino qui est en grande difficulté, moi je ne peux que leur conseiller de vendre leurs magasins pour rentrer du cash et permettre à nos territoires de pouvoir continuer à à se développer et à se dynamiser. »

 

« On fait pression sur Casino pour qu'ils vendent à un prix raisonnable »

 

Ça veut dire qu'aujourd'hui vous avez des potentiels repreneurs et que ça coince au niveau du groupe Casino ? 

«  Oui bien sûr, j'ai des repreneurs, j'ai des belles enseignes qui sont prêtes à venir. Mais après ce sont elles qui sont en négociation avec Casino pour le rachat du fond, le rachat des murs. Et on voit bien que pour l'instant, il n’y a peut-être pas la volonté de baisser le prix ou de faire en sorte que ces belles enseignes qui nous manquent puissent réellement s'implanter dans notre bassin de vie. Donc on fait pression sur Casino pour qu'ils vendent à un prix raisonnable, on cherche des enseignes. C'est un gros travail, même si je le redis le maire, lui, il joue avec son carnet d'adresses uniquement puisque il n’est pas du tout décideur ».

 

On a l'impression que c'est un dossier compliqué qu’il y a eu une forme d'atermoiement. On a laissé beaucoup de monde et en premier lieu les salariés dans l'expectative, en expliquant que le magasin pouvait être repris et puis finalement le magasin ferme ses portes. C'est c'est assez opaque finalement ?

« Oui, c'est un dossier assez opaque, je le concède…Parce que déjà il y a plusieurs acteurs, puisque la galerie marchande ce n’est pas le même propriétaire que le magasin, ce n’est pas le même propriétaire que les murs. Donc déjà on a 3 acteurs. Et puis après une multinationale, le groupe Casino qui, depuis une décennie va de de plus en plus mal. Je vois qu'il y a une certaine opacité, moi j'ai appris par un coup de fil que le magasin fermait alors que tout le monde était quasiment au courant. Il y a peu d'informations qui circulent et ça nous met obligatoirement dans des positions compliquées ».

 

 

Sur le suivi des des salariés, la municipalité, vous vous êtes, vous pouvez vous engager ?

« On ne peut pas s'engager, moi je participerai aux réunions qui vont avoir lieu début octobre en sous-préfecture pour le PSE, le plan de sauvegarde à l'emploi. Je serai derrière mes habitants, derrière les salariés pour qu'ils obtiennent le maximum parce que on leur doit bien ça quand même. Ce sont des gens qui depuis des années et des années tiennent le magasin alors que les prix n'étaient plus du tout compétitifs et que ce magasin était totalement en déclin. Donc on se doit et moi en tant que maire, je serai aux côtés des salariés et aux côtés de mes habitants pour qu'ils obtiennent le le maximum du groupe Casino ».

Autre initiative, les drapeaux de la commune sont en berne. 

« Oui, symboliquement, on a mis les les drapeaux de la commune en berne pour 2 raisons. La première raison, ce magasin qui ferme ses portes après 52 ans et aussi en respect pour ce personnel qui ce lundi soir, ben va fermer la porte définitivement et demain matin tous ces employés qui resteront chez eux au lieu d'aller mettre en rayon comme ils ont l'habitude de le faire depuis des décennies ».

Vous le disiez, il doit y avoir une vie après Casino. Vous aujourd'hui. vous êtes mobilisés pour que le site renaisse vite de ses cendres d’autant qu’en attendant, la galerie commerciale reste ouverte ?

« Oui, la galerie est conservée et ouverte et d'ailleurs, il faut faire travailler nos commerçants.  On est sur le dossier pour retrouver des repreneurs. Je voudrais ajouter que vu qu'on est en zone inondable, il ne peut y avoir qu'un commerce qui puisse prendre la place d'un commerce. Nous n'avons pas le droit et l'État interdit à ce qu'il y ait d'autres activités sur ce site. Quand j'entends dire qu'il peut y avoir des logements, c'est totalement impossible en zone rouge inondable donc.

C'est un dossier qui occupe le plus gros de notre temps. Pour pouvoir trouver une solution à court ou à moyen terme ».