22 novembre 2023 à 15h13 par Johan Gesrel
EXCLUSIF TOTEM - Montauban : le tribunal de commerce demande la liquidation de l'abattoir
Les juges du tribunal de commerce de Montauban ont mis leur décision en délibéré au 12 décembre. Une liquidation aurait de graves conséquences sur les filières et les structures qui dépendent de l'établissement.
C'est une information TOTEM. Le tribunal de commerce de Montauban a examiné ce mercredi matin le dossier concernant l'avenir de l'abattoir de Montauban. L’enjeu est de sauver le site et de conserver les 16 salariés. Aujourd’hui, 1000 éleveurs dépendent du site montalbanais. Seulement voilà depuis plusieurs années, cet abattoir multi-espèce connaît de grandes difficultés financières. Des charges trop élevées, un matériel vieillissant et un seuil de rentabilité estimé à 4000 tonnes de viandes par an jamais atteint par les anciens repreneurs et ce malgré une forte volonté de maintenir le seul site d’abattage du département. En juillet, la SARL Bas-Quercy a déposé le bilan, fragilisé par le départ de gros acheteurs comme le groupe Bigard.
Une offre de reprise incomplète
Ce mercredi matin, les juges du tribunal de commerce ont demandé la liquidation de l'abattoir. La décision sera officiellement rendue le mardi 12 décembre prochain. A l'origine, le conseil départemental de Tarn-et-Garonne et la Chambre d'Agriculture s’étaient dit prêts à verser un demi-million d’euros pour racheter la structure. Un accord de principe avait été passé avec la ville de Montauban propriétaire du site. Reste que l'offre de reprise déposée le 13 octobre octobre n'était pas complète. Selon une source proche du dossier, les communautés de communes de Tarn-et-Garonne qui devaient s'engager financièrement n'ont pas toutes délibéré. Un "dossier partiel" qui au final n'aurait pas convaincu les juges du tribunal de commerce.
Abatteurs, éleveurs...Des conséquences multiples
Si le 12 décembre le tribunal de commerce prononce la liquidation de l'abattoir, plusieurs structures risquent de retrouver sur le carreau. A commencer par les abatteurs principaux comme Viandes Occitanes ou Cambes. Qu'en sera t-il aussi pour les 1000 éleveurs qui utilisent cet outil au quotidien ? Beaucoup seront obligés d'aller faite abattre leurs bêtes dans le Lot-et-Garonne ou l'Aveyron. Avec le prix du carburant et le coût des charges, certaines exploitants proches de la retraite pourraient tout bonnement stopper leur activité.