Publié : 9 janvier 2025 à 20h04 par Simon Depuydt
Emploi : que faut-il retenir de la visite de la ministre du Travail en Aveyron ?
24 heures chargées pour Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail, en déplacement en Aveyron. Elle a sillonné une bonne partie du département pour échanger avec des chefs d'entreprises sur leurs problématiques. L'occasion de balayer plusieurs thématiques : le RSA sous conditions, l'apprentissage ou la semaine de 4 jours.
Travailler 4 jours par semaine au lieu de 5, est-ce que ce sera un jour une réalité pour les Français ? La semaine de 4 jours fait déjà le bonheur des salariés islandais ou néo-zélandais. Des tests sont aussi menés en Espagne ou en Allemagne, et la France est à la traîne sur le sujet. Quelques entreprises ont quand même fait le choix de la semaine de 4 jours, y compris en Aveyron. Souvenez-vous, il y a quelques mois, on vous parlait de l’entreprise Boissière & Fils.
La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, y était justement en visite jeudi 8 janvier. Quelle est sa position sur la semaine de 4 jours ?
Je pense qu'il ne faut surtout pas que l'État s'intéresse à cette question, et je vais vous dire pourquoi. Parce qu'il ne faut pas que ce soit une réponse uniforme. Ici, chez Boissière & Fils, ça correspondait à l'organisation et ça correspondait au dialogue social dans l'entreprise. Mais ce n'est pas nécessairement le cas pour toutes les entreprises et pour toutes les modèles d'activité. Donc je pense que c'est plutôt au niveau des entreprises que le dialogue doit se faire, les encourager à s'emparer de ces questions d'organisation au travail. On favorise l'attractivité des métiers, on favorise les conditions de travail, et ce sont aussi des économies aussi sur les transports, etc.
Autre sujet important en Aveyron, l'apprentissage. En 2025, l'État continuera de le financer, un décret va être publié dans les prochains jours pour prolonger l’aide exceptionnelle à l'apprentissage.
Mais comme le gouvernement cherche toujours des économies, le montant de l’aide sera réduit.
On avait avant une aide, qui concernait l'ensemble des niveaux de qualification, de 6 000€ et ça, quelle que soit la taille de l'entreprise. On a décidé, à compter de maintenant, de faire une différenciation en fonction de la taille de l'entreprise, parce que 80% des apprentis dans notre pays sont dans des entreprises de moins de 250 salariés. On a trouvé un compromis, pour éviter de supprimer l'aide, on la réduit. Elle sera de 5 000€ pour les entreprises de moins de 250 salariés, et de 2 000€ pour les entreprises de plus de 250 salariés. C'est extrêmement important de montrer que l'apprentissage c'est la voie d'excellence pour tous les diplômes, on a donc fait le choix de ne pas faire de différenciation en fonction du niveau de diplôme.
Mercredi 8 janvier, au début de sa visite, la ministre du Travail est aussi revenue sur le dispositif du RSA sous conditions, expérimenté en Aveyron depuis 2023, et généralisé à la France entière depuis le 1er janvier 2025.