Publié : 14 avril 2025 à 7h36 par Stéphane Jacquemin avec Fanny Paul

Brive : des moustiques tigres stériles pour endiguer la prolifération avant l'été

Une expérimentation unique en France, sur le point d’être lancée à Brive pour endiguer sa multiplication.

Moustique Tigre
Moustique Tigre
Crédit : Pixabay

C’est une 1ère en France Métropolitaine : à Brive, face à la prolifération du moustique tigre, dès le 13 mai, 250 000 mâles stériles vont être relâchés chaque semaine et jusqu’à novembre, dans le quartier Thiers. Il s’agit de la TIS, la technique de l’insecte stérile et la seule société française à l’industrialiser, Terratis s’est associée avec la ville de Brive. Frédéric Soulier, le maire de la ville reconnait qu'il fallait passer la vitesse supérieure. "C'est vraiment quelque chose qui pollue la vie de nos concitoyens. Après la phase 1 [la brigade du tigre], mais le temps 2 nous est apparu aussi nécessaire."

Réduire ceux qui piquent

Alors comment ça marche ? Clélia Oliva, présidente et co-fondatrice de Terratis, la société qui va donc gérer cette stérilisation.

Concrètement, on va élever massivement le moustique tigre, on récupère les mâles qui ne piquent pas et on les stérilise en les passant sous un rayon X. Ces mâles, on va ensuite les amener sur le terrain, donc les libérer chaque semaine entre mai et octobre. Les mâles vont aller chercher les femelles sur le terrain, des femelles qui ne s'accouplent qu'une seule fois, et en conséquence, vont toute leur vie, pondre des oeufs stériles.

Clélia Oliva a mené une thèse sur la mise au point de la TIS et elle ne doute pas de la réussite de cette 1ère expérimentation.

Cette technique, elle a été validée sur le terrain, à l'île de la Réunion, mais elle a aussi été déployée dans d'autres pays en Europe, notamment Italie, Espagne. L'efficacité a déjà été prouvée sur plusieurs années de déploiement sur des échelles jusqu'à 100 hectares. C'est une technique qu'on maîtrise parfaitement. On est la seule entreprise à l'avoir industrialisée. Sur le terrain à Brive, dès cette année, vous allez pouvoir voir sur ce quartier une baisse de fertilité des œufs, ce qui va permettre de réduire la population de moustiques qui piquent, donc de réduire la nuisance.

Une baisse estimée à 60 % dès la 1ère année de traitement, 90 % la seconde. Coût de l’expérimentation pour la ville de Brive : 51 000 euros. En cas de réussite, l'expérimentation sera étendue aux autres quartiers de Brive, promet Frédéric Soulier.