13 novembre 2024 à 17h40 par Simon Depuydt
Aveyron : les agriculteurs repassent à l'action
À l'origine de leur colère, l’accord de libre-échange qui pourrait être signé dans les prochains jours entre l’UE et le MERCOSUR, cet ensemble de cinq de pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie). Les manifestations reprennent progressivement partout en France et en Aveyron, c'est symboliquement devant le McDo de Millau que la Confédération Paysanne s'est rassemblée mercredi 13 novembre.
25 ans plus tard, la méthode a changé, mais le fond du problème est resté le même : la mondialisation et le libre-échange.
Christian Rocqueirol était déjà là le 12 août 1999, jour du célèbre démontage du McDo de Millau.
Cette fois, il vient prêter main forte à ses collègues de la Confédération Paysanne, qui dénoncent cet accord de libre-échange entre l'Union Européenne et les pays du MERCOSUR.
Avec cet accord de libre-échange, 100 000 tonnes de viande bovine pourraient être importées chaque année d’Amérique du Sud, principalement du Brésil et d’Argentine. Deux pays où les fermes sont immenses et où les normes sanitaires et environnementales sont bien plus souples qu’en Europe.
De la concurrence déloyale selon Sara Melki, l’une des portes paroles de la Confédération Paysanne de l’Aveyron.
On ne se bat pas avec les mêmes armes. En Amérique du Sud, c'est de l'élevage complètement extensif, et ce ne sont pas les mêmes conditions de revenus. Donc, en fait, on met en concurrence déloyale des produits qui n'en sont pas élevés de la même façon. Et ça risque de créér un précédent, derrière l'UE pourrait aussi signer des accords avec le Maroc ou avec la Nouvelle-Zélande. C'est un premier pas vers tout ça.
L’Allemagne et l’Espagne continuent de faire pression pour conclure cet accord de libre-échange, alors que des pays comme l’Irlande, la Pologne et l’Autriche pourraient s’y opposer.
600 parlementaires français ont également signé une tribune dans le journal Le Monde pour rappeler leur opposition, puisqu'en l'état, il ne respecte pas les conditions fixées par la France, à savoir "ne pas augmenter la déforestation importée dans l'Union européenne, mettre l'accord en conformité avec l'accord de Paris sur le climat et instaurer des mesures miroirs en matière sanitaire et environnementale".
Tous les yeux sont désormais tournés vers Bruxelles et surtout Rio, où se tiendra le sommet du G20 les 18 et 19 novembre prochain, c’est là que l’accord de libre-échange pourrait être conclu.