Publié : 30 janvier 2025 à 18h37 par Simon Depuydt
Aveyron : et si les lignes électriques disparaissaient du paysage ?
Aujourd’hui, la majorité du réseau électrique français est encore aérien, et ça peut poser problème, alors à l’avenir, le réseau électrique doit plutôt se développer sous nos pieds.
En cette fin janvier 2025, des milliers de foyers sont privés d’électricité en Bretagne, après le passage de la tempête Herminia. Comme la majorité du réseau électrique est constitué de lignes aériennes, cela le rend particulièrement vulnérable face aux aléas climatiques. Gérald Bonnard, le directeur territorial d’Enedis en Aveyron, estime qu’à l’avenir le réseau électrique doit se développer en profondeur, plutôt qu'en hauteur.
L'enfouissement, ça renforce la robustesse de notre réseau, notamment par rapport aux aléas climatiques. Et puis ça peut répondre à des besoins esthétiques, dans le bourg d'un village par exemple. Dans l'Aveyron, on compte un peu plus de 17 000 km de réseau de distribution, dont un tiers environ en souterrain. Les nouveaux réseaux qui sont construits par Enedis dans le département seront enfouis.
La France est en retard sur l’enfouissement de ses lignes électriques par rapport à ses voisins. En Allemagne, par exemple, 70% du réseau électrique est enterré.
En revanche, là où l'Aveyron est en avance, c'est sur les énergies renouvelables. L'un des meilleurs élèves en France, grâce aux barrages du nord Aveyron, au développement de l’éolien, et surtout du photovoltaïque. En 1 an, Gérald Bonnard a vu bondir de 30% le nombre de producteurs en autoconsommation individuelle, à savoir des entreprises ou des particuliers qui consomment directement l’énergie qu’ils produisent. Il voit aussi émerger une autre tendance dans le département, l’autoconsommation collective.
En 2024, on a recensé 14 sites d'autoconsommation collective en Aveyron, c'est 2 fois plus que l'année précédente. L'autoconsommation collective, c'est produire de l'énergie, principalement renouvelable, et la distribuer sur un périmètre donné, sur d'autres sites, dans un rayon de 2 kilomètres en zone urbaine, et jusqu'à 20 kilomètres en zone rurale. Par exemple, quand on a des panneaux solaires sur la salle des fêtes d'un village, et l'énergie produite est redistribuée sur la mairie, l'école...
C’est le cas par exemple à Onet-le-Château, où la plateforme de La Poste produit de l’électricité sur son toit grâce à une centrale photovoltaïque. Le surplus d’énergie est ensuite redistribué dans des logements sociaux voisins.