"Il faut que les stations passent à un autre schéma qui consiste à avoir de vrais projets et se projeter sur les 20, 30 années futures, ce n'est pas évident. A ce titre, la production de neige reste une solution à courte période mais pas sur une longue durée", a expliqué Bernard Lejeune, président de la Chambre Régionale des Comptes Auvergne-Rhône-Alpes.
Quant aux actions de diversifications d'activités, elles "sont rarement adossées à un véritable projet", juge la Cour des Comptes. "Réalisées au fil de l'eau, elles tendent souvent à reproduire le modèle du ski, fondé sur des investissements importants et une forte fréquentation sans plan d'affaires permettant d'établir leur pertinence économique" et "les initiatives des collectivités territoriales, sont peu coordonnées entre elles".
Le rapport épingle aussi "la planification écologique de l'Etat, peu opérationnelle pour le secteur touristique en montagne", qui "ne permet pas d'impulser une réelle dynamique de changement" et estime qu'il en est de même pour les régions.
"Il faut très clairement changer de vision, mettre en place une nouvelle gouvernance, élargir la focale, trouver des ressources - car il faut quelque 92 millions par an d'investissement qui ne sont pas tous des investissements dans la production de neige - pour arriver à un modèle plus diversifié, qui soit un modèle +quatre saisons+ et pour tout type de station", a expliqué à la presse le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici.
Parmi les possibilités de "ressources supplémentaires", le président de la Cour évoque les prix des remontées mécaniques qui "sont chers mais moins chers que dans d'autres grands pays de ski" et les taxes qui "sont assez basses".
Minime les efforts
Le rapport "minimise de manière importante l'effort d'adaptation des stations engagé depuis de nombreuses années", ont répondu l'organisation d'exploitants Domaines skiables de France (DSF) et les associations nationales d'élus de la montagne (ANEM) et des maires de stations de montagne (ANMSM) dans un communiqué commun.
"La Cour disposait de capacité d'investigation étendues : elle aurait pu faire apparaître les forces tout autant que les faiblesses d'un modèle qui, s'il doit certes évoluer, n'est pas sur le point de disparaître comme le laisse penser la Cour des Comptes", critiquent-ils.
Avec AFP