17 mai 2024 à 9h54 par Hélène Gosselin

Un projet de sablière sur l'Aubrac déclenche une levée de boucliers

Le terrain pressenti se situe sur la commune de Recoules d'Aubrac, en pleine zone de parc naturel régional

Site de Casteraste sur la commune de Recoules d'Aubrac

Crédit : CPPA

Une nouvelle carrière de sable en plein cœur de l'Aubrac lozérien, c'est le projet de l'entreprise Salles et fils qui provoque une levée de boucliers dans la vallée du Bès. Les citoyens et les élus du territoire s'organisent pour s'opposer à ce projet. 


La demande d'exploitation pour une sablière a été déposée le 27 février dernier en Préfecture par l'entreprise Salles et fils, une entreprise familiale qui exploite déjà une sablière sur l'Aubrac, à Rieutortet. Hervé Salles assure qu'il aurait voulu exploiter la zone attenante à sa carrière actuelle mais les propriétaires s'y opposent. Il s'est donc tourné vers le site de Casteraste qu'il sait être un gisement de sable de qualité. 


Le Collectif pour la préservation de l'Aubrac pour sa part s'est constitué après avoir découvert le projet avec consternation. Majory Mayo est la porte parole du collectif : 



"C'est un projet de carrière comme il en existe de nombreux en France, sauf que celui-ci est situé en plein coeur du Parc régional naturel de l'Aubrac, sur un site Natura 2000, une zone classée au patrimoine de l'Unesco. ça veut dire une tretaine de camions qui passeraient chaque jour aller-retour sur la commune de Nasbinals qui est située à une carrefour de plusieurs chemins de randonnée, dont le Saint-Jacques de Compostelle. Ce qui nous préoccupe énormément, c'est la pollution visuelle, la pollution sonore, la pollution de l'air, la sécurité..."



D'une part, le collectif vient de mettre une pétition en ligne sur change.org, d'autre part le parc naturel régional de l'Aubrac a estimé le projet incompatible avec sa charte et plusieurs collectivités ont voté des motions contre le projet. C'est le cas à Recoules d'Aubrac, dont Eve Brezet est la maire.



"Ce n'est pas possible de prévoir un projet industriel comme celui là en plein coeur de l'Aubrac, à proximité de la rivière du Bès. Les deux piliers de la Lozère sont l'agriculture et le tourisme, mais il n'y a pas de place pour l'industrie". 



L'entrepreneur, Hervé Salles, est marchand de sable, comme il dit, de père en fils. Il trouve la situation difficile.



"C'est la première fois de ma vie que j'ai tout le monde contre moi. J'ai bien conscience que ce n'est pas le site idéal et j'ai réfléchis pour réduire au minimum l'impact sonore et visuel, mais je ne peux pas le réduire à 100% et je comprends que des personnes soient opposées au projet. Ce que je demande, c'est qu'elles viennent voir sur ma carrière comment je travaille et qu'elles me critiquent sur ce que je fais et non pas sur des choses qu'elles auraient entendues à droite ou à gauche. par exemple, je n'utilise pas de produits chimiques pour laver le sable, c'est une eau 100% naturelle en circuit fermé sans aucun rejet dans le Bès. Pour les camions, je propose de ne pas les faires circuler pendant les mois d'été et les ponts du mois de mai... J'invite tous ceux qui se posent des questions à une visite sur site."



Pour sa part Marjory Mayo précise :



"Nous ne nous opposons pas aux carriers de manière systématique, c'est l'emplacement de ce projet qui pose problème". 



L'entrepreneur et le collectif ont pris contact pour programmer une visite. Une affaire de territoire à suivre...