22 octobre 2024 à 11h04 par Johan Gesrel
Tarn-et-Garonne : la récolte de noisettes est catastrophique
La coopérative Unicoque qui représente 90% des producteurs de noisettes de France a dû faire face cette année au temps humide combiné à des attaques massives de punaises diaboliques et de vers de la noisette.
Thierry Descazeaux producteur de noisettes à Mas-Grenier (Tarn-et-Garonne) et président d'Unicoque.
Crédit : Johan GESREL
Dans le sud-ouest, la récolte des noisettes touche à sa fin en ce moment et le bilan est jugé catastrophique. La coopérative Unicoque qui représente 90% du marché français table sur un maximum de 6500 tonnes de noisettes. C’est moitié moins par rapport à une année normale. La faute à l’humidité mais aussi à des insectes ravageurs comme le balanin, le ver de la noisette ou la punaise diabolique originaire d’Asie. Thierry Descazeaux est producteur au Mas Grenier (Tarn-et-Garonne) et président d’Unicoque :
"Nos arbres sont pollinisés de Noël à mars. Or, on a eu un hiver pluvieux. Les pollens se sont noyés et sont partis avec la pluie. L'an dernier on avait récolté 12 000 tonnes de noisettes. Cette année, on aura entre 6000 et 6200 tonnes, soit un potentiel de 50% d'une récolte normale. Pour ce qui est de la qualité, rien ne va plus, c'est une catastrophe. Nous avons eu des attaques récurrentes de punaises diaboliques et de balanins, notre ravageur historique. Cette année, on a une noisette sur trois impactée par une piqûre de punaise avec des fruits pourris qui sont non commercialisables."
Ferrero et Lucien Georgelin solidaires
Dans un rapport d’expertise au sein de la Coopérative Unicoque en date du 3 octobre 2024, la Direction Régionale de l’Agriculture de l’Alimentation et de la Forêt conclue : « Sur la base de l’ensemble de ces éléments, il est attesté que les producteurs et la Coopérative Unicoque ont été confrontés collectivement à une situation qui n’était pas anticipable et qui ne pouvait être maitrisée dans les conditions de moyens de lutte règlementairement autorisés ». Un argument pour Unicoque qui doit se justifier vis-à-vis de ses donneurs d'ordre comme Ferrero et Lucien Georgelin. Thierry Descazeaux salue d'ailleurs leur fidélité dans cette période de turbulence :
"Ferrero est notre premier client et il a pleinement connaissance de la situation. C'est quelqu'un qui joue le jeu avec nous même si nous allons devoir limiter les volumes. Notre 2e client est Lucien Georgelin qui est à 30 km de notre coopérative qui est un fidèle partenaire. Nous avons signé une charte et un vrai engagement. La volonté de Monsieur Georgelin est de sauver les paysans comme il dit et de jouer la carte du local."
Aujourd'hui, Unicoque demande au gouvernement de pouvoir accéder à des produits phytosanitaires toujours autorisés en Espagne et en Italie au nom de l’égalité et "de la lutte contre la distorsion de concurrence intra-européenne".