12 juin 2023 à 22h47 par Johan Gesrel
Rivière Aveyron : un accord pour des lâchers d'eau de Pareloup
C’est assez rare pour être souligné : ce lundi les présidents et les préfets du Tarn, de l’Aveyron et du Tarn-et-Garonne se sont réunis à Montauban. Pour la première fois, un accord de gouvernance a été trouvé pour la gestion des lâchers d’eau en faveur du Tarn-et-Garonne. Explications.
La rivière Aveyron - Illustration
Crédit : Johan Gesrel
C’était un sujet de crispation entre le Tarn-et-Garonne et l’Aveyron : un accord a finalement été trouvé ce lundi entre les présidents des deux collectivités sur le sujet épineux de l’eau et des lâchers du lac de Pareloup en faveur de la rivière Aveyron. Une convention doit maintenant être signée entre les deux départements ainsi que celui du Tarn qui héberge le lac de Saint-Géraud. Arnaud Viala, Michel Weill et Christophe Ramond étaient réunis ce lundi avec les préfets des trois départements à Montauban pour acter la création de l'association interdépartementale du gouvernance pour la gestion quotidienne du bassin Tarn-et-Garonne. Interrogé au micro de TOTEM, le président du conseil départemental de Tarn-et-Garonne, Michel Weill, revient sur cet accord qui va permettre des lâchers d’eau depuis le lac du Lévezou en Aveyron :
"L'eau une fois lâchée à Pareloup met sept jours pour arriver dans le Tarn-et-Garonne à Loubéjac où nous avons une échelle de mesure des besoins. Nous pouvons consommer jusqu'à 5 millions de m3 par an. Ces lâchers nous permettent d'alimenter les usines d'eau potable de Montauban, Nègrepelisse et Cayrac et permettent aux irrigants d'arroser leur champs. Cette convention lancée en 2022 va enfin être signée d'ici un mois. On est enfin tombé d'accord avec le département de l'Aveyron qui avait besoin de garanties pour la cote touristique du Lac de Pareloup et son alimentation en eau potable"
"Un travail d'orfèvre et de recherche d'équilibre"
Arnaud Viala a pris la tête de la présidence tournante de cette nouvelle association. Pour le président du conseil départemental de l'Aveyron, l'enjeu est de taille. Si l’Aveyron est le "château d’eau" de son voisin du Tarn-et-Garonne, il faut aussi préserver cette ressource pour les agriculteurs et les consommateurs aveyronnais. Sans oublier l'enjeu touristique du plan d'eau de Pareloup :
"Nous avons défini une méthode de validation pour ces lâchers d'eau afin que rien ne se fasse sans ma validation. Ce compromis doit nous permettre de passer l'été 2023 dans des conditions les moins mauvaises possibles. C'est un travail d'orfèvre de recherche d'équilibre entre des intérêts qui ne sont pas de prime abord convergents. La diminution du niveau des lacs entraîne très rapidement l'inaccessibilité des plages et je tiens à ce qu'on respecte l'activité touristique et économique qui en découle. De plus, 10 millions de m3 sont prélevés chaque année pour l'eau potable qui alimente deux-tiers des aveyronnais".
Bientôt une redevance pour les irrigants tarn-et-garonnais
Une des prochaines conséquences de cet accord, c'est la mise en place d'une redevance pour les agriculteurs irrigants de la rivière Aveyron situés dans le Tarn-et-Garonne. Jusqu'ici ils en étaient exempts contrairement à leurs homogues des rivières Tarn ou Garonne. Une mesure exigée par l’État si le Tarn-et-Garonne veut toujours bénéficier d’un accompagnement financier du bassin Adour-Garonne pour ces lâchers. L’été dernier, le département a du débourser un demi-million d’euros auprès d'EDF pour soutenir l’étiage de la rivière Aveyron.