"Tolérance zéro" pour les chasseurs qui commettront un délit prévient le procureur de Cahors

Le 2 décembre dernier, Morgan Keane, 25 ans était abattu par un chasseur alors qu’il coupait du bois près de chez lui, à Calvignac près de Cajarc. Depuis, l’émotion reste entière pour les proches du jeune lotois qui se sont réunis en collectif baptisé "Un jour un chasseur". Ensemble, ils interpellent Emmanuel Macron et le gouvernement pour réclamer un meilleur encadrement des chasseurs.

Pendant ce temps, la justice a décidé de hausser le ton vis-à-vis des chasseurs lotois. Ce lundi 11 janvier, le procureur de la République de Cahors, Frédéric Almendros a réuni la Fédération des chasseurs du Lot, l'Office Nationale de la Biodiversité et des représentants de l'Etat dans le Lot. Au cours de cette réunion, Frédéric Almendros a fait part de chiffres alarmants : en 2019, sa juridiction comptait 20 affaires liées à la chasse. En 2020, c'est le double avec 40 dossiers traités dont l'homicide involontaire de Morgan Keane.

Ecoutez le reportage de Johan GESREL.

 

"Une enquête approfondie pour chaque délit" insiste le procureur

Face à cette situation le parquet annonce une "tolérance zéro". En clair, il n'y aura plus d'alternatives aux poursuites judiciaires. Finis donc les stages de sensibilisation, chaque infraction constatée sera sanctionnée. "Les chasseurs doivent entendre que leur arme par nature est létale donc dangereuse", insiste Frédéric Almendros. 

Pour chaque délit, le procureur exige aussi une enquête approfondie notamment sur le comportement des chasseurs lorsqu’ils seront verbalisés. Dans le cas de battues, "tous les protagonistes seront interrogés pour déterminer le rôle de chacun, du chef de battue aux piqueurs en passant par le chef de ligne".

Aujourd’hui, le Lot compte 7000 chasseurs. Les amis de Morgan Keane tué en décembre à Calvignac n’ont pas été conviés à cette réunion. Ils envisagent une manifestation départementale dans les jours qui viennent.