1er octobre 2024 à 21h11 par Johan Gesrel

Montauban : le 17e RGP va gagner 115 militaires annonce le colonel Zéni

A l'occasion des 50 ans du 17e Régiment de Génie Parachutiste à Montauban (Tarn-et-Garonne), les militaires ont concocté une série d'animations en direction des habitants. Pour l'occasion, le colonel Daniel Zéni a accordé un entretien à TOTEM avec quelques annonces à la clé.

Le colonel Daniel Zéni, chef de corps du 17e RGP de Montauban.

Crédit : Johan GESREL

C’est un colonel bien occupé qui nous reçoit dans son bureau du quartier Doumerc. Il faut dire qu’on n’a pas tous les jours 50 ans. Pour l’occasion, Daniel Zéni a donné son feu vert au 17e Régiment de Génie Parachutiste pour organiser plusieurs événements.


 


Parmi la somme d'événements qui vont animer Montauban et le 17e RGP, il y a les portes ouvertes ?


Oui on verra tous les savoir-faire des sapeurs-parachutistes. Plusieurs corps de métier seront regroupés sur le cours Foucault samedi et dimanche. On accueille tout le monde, il y aura même des stands pour les enfants. Il y a des producteurs d'eau, des stands qui montrent comment on vit en campagne. Vous pourrez voir nos plongeurs sortir du Tarn. Les habitants pourront même monter à bord d'une petite barque pour découvrir le Pont-Vieux sous un autre angle. On croise les doigts pour avoir la météo au rendez-vous.


Plus inattendu, c'est le spectacle son et lumière qui sera donné de vendredi à dimanche au quartier Doumerc. C'était un souhait de votre part ?


J'ai la chance d'être le chef de corps en 2024. Tout le monde avait identifié cet anniversaire. On a qu'une fois 50 ans dans sa ville ! Il n'était pas forcément question de faire quelque chose de démesuré mais on s'est dit que c'était important de signifier notre appartenance à la ville, d'où ce spectacle. De Germersheim en passant par l’Indochine, l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan ou le Mali, il va retracer notre histoire, les moments plus ou moins difficiles vécus et soutenus grâce à la population montalbanaise. On a monté ce projet il y a un an avec une petite équipe qui travaille dessus intensément. Ce projet a pu voir le jour grâce à des mécènes essentiellement locaux que je remercie. Ce sera quelque chose d'assez émouvant. J'invite tous ceux qui veulent voir ce spectacle "son et lumière" d'y participer. Vous pouvez vous inscrire sur HelloAsso.


L'explosion de la rue Ste-Claire, les attentats de Mérah...



Crédit : Johan Gesrel.


Montauban et les "paras" du 17e RGP c'est une longue histoire...


Oui c'est quelque chose qui s'est forgé dans le temps. Tout d'abord on est dans un département qui est très militarisé avec quatre régiments. Le "17" n'est pas le seul à être très implanté sur Montauban. Les forces armées pèsent dans la vie économique et sociale du Tarn-et-Garonne. On a besoin l'un de l'autre. On a toujours été là dans les moments difficiles. En 1985 les sapeurs parachutistes étaient venus en appui des sapeurs-pompiers et des forces de sécurité civile suite à l'accident de la rue Sainte-Claire avec l'explosion d'une conduite de gaz.


Dans les moments durs, on a toujours pu compter sur la population montalbanaise. Je pense notamment à 2012 qui était une période un peu particulière avec les attentats* et qui a fait qu'on s'est naturellement refermé sur nous-même parce qu'on avait des consignes. Après on a eu le COVID aussi qui n'a rien arrangé. On a une situation qui est plutôt favorable donc on essaie de profiter de cette occasion pour rouvrir et faire découvrir notamment aux plus jeunes le régiment.


*Le 15 mars 2012, le terroriste islamiste Mohamed Merah tire sur trois militaires du 17e RGP venus retirer de l'argent près du quartier Doumerc. Il tue de sang froid le caporal Abel Chennouf (25 ans) et le 1ère classe Mohamed Legouad (23 ans). Seul rescapé, le caporal-chef Loïc Liber (28 ans) est aujourd'hui tétraplégique.


Quel est l'avenir du 17e RGP dans les prochaines années ?


Dans la cadre de la transformation de l'Armée de Terre, le 17e RGP devrait gagner encore 115 soldats, donc potentiellement 115 familles de plus qui viendront enrichir la ville de Montauban et ses environs. On assiste aussi à une modernisation de nos matériels. Nous allons justement inaugurer cette semaine les bâtiments Scorpions dans les anciennes usines de tabac de la Seita. Ces hangars abriteront les Serval, un véhicule blindé moderne ultra connecté, plus technologique et qui annonce la future génération pour les 40 prochaines. Tout ça vient compléter un peu notre infrastructure de régiment dans sa ville.


Du reste, entre 100 à 300 soldats sont en permanence projetés en théâtre extérieur. La moyenne d'âge est de 29 ans. On recrute énormément au niveau Bac parce qu'on veut une armée jeune et dynamique. En moyenne, ces jeunes restent 7 ans chez nous. Mon rôle, c'est de maintenir cet état d'esprit qui fait du "17" un régiment réactif, toujours dans l'action, dans l'urgence. Le but est de faire rayonner sa garnison et bien sûr l'armée de Terre et la France par-dessus tout.